L'histoire :
Un homme rentre à cheval chez lui. C'est une masure isolée en haut d'une colline. La belle Pomeria accueille son mari Senio qui lui annonce qu'il s'est engagé dans une « affaire ». Il a déjà perdu la majorité de l'héritage de la jeune femme, mais il est enthousiaste. Il lui fait miroiter le luxe à venir. Elle n'en veut pas et souhaite seulement habiter en ville, car elle s'ennuie. Il s'est déjà endormi... alors elle va prendre le frais et réfléchir à la rivière. Un homme mystérieux à chapeau pointu lui offre un chien contre un bijou. Son mari l'oblige à le rendre, mais alors que, effondrée, elle retourne à la rivière, l'homme mystérieux lui propose d'acheter un deuxième chien. Heureuse, elle repart chez elle, mais son mari est furieux et l'agresse. Il lui ordonne de rendre les chiens. Alors elle repart et… achète le dernier. Elle s'enfuit dans la forêt avec ses chiens.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Samuel Daveti retranscrit ici un conte traditionnel italien. Le ton est sombre et désenchanté. Les relations entre l'homme et la femme, la domination, l'émancipation, autant de thèmes qui sont abordés de manière crue et dure. Mais la jeune femme ne se laisse pas faire, et sa décision annonce le basculement de la chronique sociale vers le conte merveilleux. Ce conte est magnifique, la jeune femme maîtrise enfin sa vie, fait ses choix, avance. Elle vit dans un palais où ses désirs sont exaucés… Belle idée, et le thème malheureusement immortel du droit de la femme à vivre sa vie. Daverti mène parfaitement le récit grâce à une belle complicité avec Laura Camelli. Textes et dessins sont parfaitement équilibrés et la narration est particulièrement fluide. La trichromie noir, violet et orange ajoute au côté sombre de la narration, même si la chute est pleine d'espoir. C'est une lecture dont on sort détendu et heureux, même si on a craint la rechute pendant tout le livre. Dans ces temps troublés, les contes font toujours du bien…