L'histoire :
Manon s’amuse. Manon abuse. Et Louise se retrouve avec son statut modifié. Elle n’est donc plus « en couple » avec Simon, mais « célibataire ». Et pour tout arranger, elle laisse Manon commenter ce changement brutal, sous son identité, histoire de bien enfoncer le clou. Elle comprend bien l’idée de sa cousine : lui permettre de faire des rencontres avec d’autres garçons. Mais en attendant, que doit-elle faire de ses sentiments pour Simon ? Et surtout, que va-t-elle pouvoir lui raconter pour s’expliquer ? D’autant que son « ex » ne tarde pas à les lui demander les fameuses explications. Du coup, un peu paniquée, plutôt que de lui dire la vérité, nourrie par des bribes de conversations qui émanent de la rue, elle dit la première chose qui lui passe par la tête : son père dit qu’elle est trop jeune pour avoir un amoureux. Quelle galère ! En tous cas, la voilà bel et bien célibataire. Et Manon qui est loin d’avoir les deux pieds dans le même sabot s’arrange dès le lendemain, à la plage, pour obtenir un rendez-vous au ciné en plein air avec Quentin et Luca…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans 520 km, Max de Radiguès nous proposait de suivre le périple de Simon entre Arcachon et Montpellier, au rythme d’une petite fugue chargée de lui faire récolter des explications : celles de Louise, son amoureuse, qui venait de le larguer via un changement de statut assassin sur un célèbre réseau social. Avec ce nouvel opus, ce n’est pas à proprement parler une suite qui est proposée, mais plutôt un récit parallèle, qui examine sur un registre temporel identique le point de vue de Louise (un « pendant que… »). Ce montage scénaristique est aussi judicieux que savoureux et ludique. Il permet en particulier de s’amuser à retrouver des scènes identiques en les examinant sous un angle différent. Au point, d’ailleurs, de modifier, en la complétant, notre perception des évènements. Et ça fonctionne tellement bien, qu’on espère déjà que l’auteur poussera la déclinaison plus loin avec certains des personnages secondaires... Rien à dire sur la forme, donc. D’autant qu’une nouvelle fois, l’accessibilité de l’ensemble, confiée à des dialogues qui sonnent juste et un dessin aussi accrocheur qu’expressif, joue la lisibilité absolue. Pour le reste, Max de Radiguès s’interdit de pantoufler dans cette love story pré-ado pour donner du fond à son récit. Il y a le prétexte fil rouge reliant les deux opus, mais aussi, à nouveau, un examen judicieux de thématiques touchant directement le public cible. Cette fois, Louise permettra de porter l’attention sur la difficulté de conjuguer sentiments, séduction, éveil de la sexualité et norme du groupe ou à ses conventions préformatées. Le tout avec une incroyable bonne humeur et une faculté à aborder les choses de manière décomplexée : sans drame et sans tabou. Bref, divertissant et intelligent.