L'histoire :
Catherine Hamilton est une martienne habitant la Nouvelle-nouvelle Orléans. Son passe-temps favori est de jouer à « guerres médiévales », un jeu en réseau se déroulant au XVe siècle. Elle y consacre la majorité de sa journée et y excelle. Elle incarne de fait un des personnages les plus redoutables. Entre deux parties, Catherine aime boire une bière confortablement assis sur sa moto. Lors d'une pause boisson, elle fait la rencontre de sa nouvelle voisine, une petite terrienne nommée Alice Dogtson. Bavarde et curieuse, la fillette engage très vite la conversation et explique à Catherine qu'elle vient d'emménager avec son père et qu'elle fait l'école buissonnière, car les autres élèves n'arrêtent pas d'embêter « la nouvelle ». Elle lui montre également sa passion et son talent pour les imitations, bien plus réussis que celles que Catherine entreprend de composer. Plus tard, Catherine reprend sa partie en ligne et rencontre pas moins que le créateur du jeu, Paul Morton. Intrigué par la manière dont elle arrive à déjouer les embuscades, Paul a découvert que le système nerveux de Catherine semble être en phase avec « Sorcière », qui gère le jeu et tout ce qui l'entoure. Cela lui permet de savoir ce qui va se passer à l'avance et donc de tricher, même inconsciemment. Morton lui propose alors un marché.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce one-shot signé Frédéric L'homme (pour le scénario) nous plonge au cœur de la science-fiction, pour un récit futuriste qui n'est pas sans rappeler la trilogie Matrix des frères Wachowski. En effet, le jeu en ligne a ici atteint un niveau tellement perfectionné, qu'il semble aussi réel que la réalité. Il suffit de brancher un simple câble au poignet (et non dans la nuque, comme dans le film) pour y être transposé. À la fois original et complexe, le récit passe de la vie virtuelle à la vie réelle de Catherine, en développant en parallèle, un conflit majeur entre Mars et la Terre (plagia de la guerre nord contre sud). Hélas, une fois que Catherine est prise à partie dans ce conflit, réalité et monde virtuel se mélangent et on en perd le fil du récit. Dès lors, l’intrigue se révèle peu claire, pour ne pas dire floue… et même une relecture attentive ne permet pas de deviner la fin. D'ailleurs, le lecteur ignorant qu'il s'agit d'un one-shot croira volontiers qu'il y a une suite… alors qu'il n'en est rien. Malgré une lecture agréable, la fin nous laisse donc sur notre faim, nous empêchant de donner un sens à la conclusion. Les dessins signés Cellier sont tout aussi originaux que le scénario, et excellent sur les décors ou les animaux. En revanche, les visages sont trop irréguliers et changent parfois d'une case à l'autre. Certains gros plans nous font même douter de l'identité du personnage concerné. Une œuvre atypique, mais quelque peu nébuleuse…