L'histoire :
Année 3075. Après avoir aboli les frontières et les nations, la population humaine se regroupe en grands flux de pensées, sortes de sectes d’obédiences rivales. Toutefois, le courant des « ethnocistes » tente de prendre le dessus et d’imposer une pensée unique. Cette dérive totalitaire s’accompagne évidemment de diverses rébellions, notamment en provenance des colonies de Mars et de Saturne. Dans cette conjoncture politique troublée, la « Bad legion », une faction militaire organisée selon les règles extrêmes de la Sparte antique, est en mission sur l’astroplanète Cassiopée. Chargés de secourir la base scientifique du Dr Dorn mystérieusement abandonnée, les soldats retrouvent une fillette, unique survivante. Les analyses médicales sur cette dernière font apparaître un implant mémoriel dans le cerveau, immédiatement extrait et analysé. 15 ans plus tard, la fillette prénommée Lamia a intégré le corps d’élite de la Bad Legion. De leur côté, les scientifiques ont fait d’incroyables découvertes dans l’implant mémoriel : lui et la fillette auraient été envoyés à travers un trou noir prenant sa source à l’autre bout de l’univers. Le Dr Dorn aurait en effet découvert une hexoplanète habitable, une terre d’Eden convoitée pour se protéger de la folie des hommes…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce n’est pas la première fois qu’un récit de SF place l’humanité devant l’obligation de trouver une autre planète viable pour assurer sa survie. Toutefois, à la contamination chimique ou bactériologique, les auteurs ont préféré cette fois une forme de pollution spirituelle. Pour leur nouvelle série, Nicolas Tackian et Stéphane Miquel ont réuni les thématiques de SF inhérentes aux spaces opéras : voyages quantiques, vaisseaux spatiaux gigantesques, batailles galactiques, manipulations génétiques, mondes virtuels ultra-réalistes… On se trouve quelque part entre les univers de Yiu (pour la pesanteur religieuse), des Technopères (pour les mondes virtuels), de Stargate (pour la porte circulaire quantique) et des Chroniques de l’antiquité galactique de Valérie Mangin (le fléau des dieux, le dernier troyen…). Plagiant un peu le concept narratif de cette dernière, l’unité militaire « Bad legion » est en effet une retranscription de l’armée spartiate antique dans un univers futuriste. On peut toutefois regretter que le scénario de ce premier volet manque de fluidité, voire de cohérence (le récit commence en 3025 et 15 ans après on est déjà en 3075 ??). Le dessin de Mike Ratera, vétéran et spécialiste des comics en Espagne, est en revanche assez scotchant. Qu’il s’agisse de mettre en scène un combat antique ou d’illustrer des éléments futuristes (engins, vaisseaux, armures high-tech…), son graphisme livre une profusion de détails époustouflants.