L'histoire :
En février 2005, dans la bande de Gaza, une transaction à haut risque se déroule dans un petit appartement ravagé par la guerre. Ordinateur portable devant lui, Mordichaï, financier dans une société d’investissement, s’apprête à autoriser un important mouvement de fonds, à destination d’un mouvement armé. En retour, ladite organisation s’engage à se fournir en matériel militaire chez un unique client… A l’origine de la rencontre, Adrian Stolker, un escroc occidental bien connu de la CIA, suit la négociation de près. Mais au moment d’appuyer sur le bouton pour déclencher le virement, les palestiniens sortent leurs flingues et somment le financier d’ajouter un zéro. Une fusillade éclate, avec pertes et fracas. En fuite, Stolker se fait descendre, sous les yeux de Mordichaï qui est embarqué in-extremis dans une voiture. Pourtant, une fois le tumulte retombé, tout ce petit monde se relève et se frotte les mains d’avoir réussi une belle escroquerie. Stolker se change en faux infirmier et se présente confiant au check-point. Et si tout ceci n’était qu’un piège tendu par le FBI… ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Inaugurant en beauté la nouvelle collection 12 septembre, d’emblée Black Bank nous plonge dans une intrigue relativement complexe, mais habilement huilé. On ne réalise qu’à la toute fin que cet épisode pilote sert essentiellement à présenter un héros et sa mission, et qu’il reste maintenant aux auteurs à en développer le cœur du sujet : l’anéantissement de la mafia internationale via son mode de financement. Cela se met en place à deux périodes séparées par une grosse semaine et interverties dans le fil du récit. Au sein d’un large flashback d’introduction, une entourloupe, une contre-entourloupe, puis une contre-contre-entourloupe viennent alors corser les choses. Il serait donc aisé de s’y perdre : rebondissements et protagonistes sont nombreux à prendre place au sein des rouages alambiqués régissant escrocs, FBI et CIA. Le duo de scénariste parvient néanmoins à rendre cette mise en bouche musclée parfaitement limpide, dans une ambiance géopolitique on ne peut plus réaliste. Certes, la personnalité sulfureuse de Stolker, escroc doté d’un palmarès de méga-entourloupes qui impose le respect, parait-elle bien exagérée… Le dessin est assuré par un p’tit nouveau, Clément Sauve, assisté de Serge Lapointe pour les encrages. Ce duo de choc impose un style graphique réaliste, détaillé et très lisible, bien plus dynamique, par exemple, de celui de la série Insiders, pour comparer sur un synopsis géopolitique relativement proche. Un excellent départ !