L'histoire :
Dans la garrigue provençale, au cours de la nuit du 18 septembre 1944, aux environs de Saint Tropez, quatre hommes des FFL enterrent dans la plus grande discrétion les corps de deux personnes. Ils ne se doutent pas qu’ils sont observés par un individu caché à quelques mètres d’eux. 17 ans plus tard, à Marseille, un homme d’origine allemande, souffrant de terribles migraines, débarque d’un paquebot de croisière. Déambulant sur le vieux port, il rentre dans un café pour se rafraîchir. Tandis qu’il boit un verre d’eau, il est stupéfait par la Une du quotidien local : deux squelettes, dont l’un portait des restes d’un uniforme allemand, ont été retrouvés pendant la construction du port de plaisance. Sans attendre, il se rend au cabinet médical du docteur Claire Moreau Palisson et demande à lui parler. Il est persuadé que l’un des deux corps retrouvés est celui du frère de ce médecin. Il lui explique alors sur quels éléments se fondent ses certitudes…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Bleu est le premier volume d’une fiction prévue en trois tomes qui mêle histoire, intrigue criminelle et drame familial. Vers la fin des années 60, resurgissent des faits troubles qui se sont déroulés dans les rangs de la Résistance au moment de la libération de la France. Friedrich Sachs, pilote de bombardier de la Luftwaffe durant la seconde guerre mondiale, a été témoin d’un de ces règlements de compte. Aidé par la sœur d’une des victimes, il souhaite élucider ce meurtre et bien d’autres, ce qui n’est pas sans déranger certains notables de la région, anciens héros ou « usurpateurs » de la résistance et désormais responsables politiques très ambitieux. En effet, ces résistants, qui luttaient contre un ennemi commun, n’avaient pas toujours une unité politique sans faille. Les intérêts ou projets personnels de certains ont pu donner lieu à des luttes fratricides. Pour lever progressivement les zones d’ombres sur cette affaire, Laurent Moënard (Blues 46, Le sixième soleil) a recours à de nombreux flashbacks entre la période d’après-guerre et les années 60 : la lecture est fluide, le rythme dynamique. Les premières pierres de cette trilogie sont assez convaincants et accrocheurs. Le dessin réaliste de Jean-Marc Stalner (Le cercle de Minsk, L’or sous la neige, Le maître de pierre) et les couleurs de Jocelyne Charrance cadrent idéalement avec ce type de récit.