L'histoire :
Rome, 5e siècle… Dans le temple de la déesse païenne Diane, le jeune Caius assiste au meurtre de son ami Lucius. En colère, il maudit la divinité qui n’est pas intervenue pour empêcher le crime de son jeune ami, puis il tombe foudroyé… Dés lors, chaque nuit de pleine lune, il ne peut fermer les yeux sans être assailli par des cauchemars effrayants et prémonitoires. Sept ans durant, il se refuse à dormir ces nuits de pleine lune, avant que son père, un maître historien reconnu, ne se décide à prendre les choses en mains. Dans le secret, il conduit Caius auprès de Septimus, qui use de quelques magies pour entrer en contact avec la déesse Diane qui, semble t-il, est responsable de ces visions. Loin de débarrasser l’adolescent de son fardeau, il l’enjoint de se laisser aller à dormir la prochaine nuit de pleine lune : Diane a une chose importante à lui dire. Deux jours plus tard, Quintus, son père est arrêté : on l’accuse d’avoir assassiné des agents du fisc impérial. Le crime ayant eu lieu alors qu’il se trouvait chez Septimus, il est sans nul doute victime d’une conspiration. Incapable de révéler son alibi sans les condamner tous les 3 pour sorcellerie, il demande à son fils de rencontrer le Pape pour qu’il intervienne et obtienne un vrai procès. La nuit tombée, Caius s’endort et reçoit la visite promise : Diane conseille à notre jeune ami de plaider la cause de son père auprès du Pape, en l’avertissant qu’il sera prochainement victime d’une tentative d’assassinat…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
On se satisfait toujours d’une entrée au rayon « Péplum ». Tout d’abord parce que cela met un peu la pression à Murena qui se la joue dans ce registre un peu solo. Ensuite, parce qu’on se régale à l’avance des intrigues qui naitront, forcément, de ce contexte historique si particulier (le bon vieux cliché de la trahison s’y fait en général une place de choix…). L’ouverture de cette nouvelle série ne déçoit pas. Elle mêle le destin d’un romain au mystérieux projet de la plus magnifique, la plus rayonnante et intelligente des divinités antiques (pas question, tel ce pauvre Caius, de s’attirer son courroux pour quelques mots déplacés). Servi par un graphisme collant parfaitement à l’époque choisie et rythmé à vive allure par 3 périodes de la vie du héros (entre la première et la dernière planche, 29 ans ce seront écoulés !), le récit est riche en mystères et rebondissements : des fuites contraintes de Caius (Padebolus comme patronyme aurait aussi pu faire l’affaire, au regard de l’acharnement du destin) au plan machiavélique sous-jacent de Diane (si belle, si brillante…), on voyage, on complote, on se pose des tas de questions. Seul regret scénaristique : les entre-deux. Aucune info, par exemple, sur les 19 années qui séparent la fuite de Rome d’un Caius adolescent et le Centurion qu’il est devenu, escortant Onorio. On remarquera d’ailleurs que, bien que servant de titre à la série, l’emploi militaire n’occupe que 9 planches de l’album. Gageons que l’important est ailleurs et qu’il reste désormais 2 opus à notre gaillard pour comprendre le rôle que Diane (l’excellente Diane) a choisi de lui faire jouer dans l’Histoire de cette civilisation, à l’un de ses tournants…