L'histoire :
Juan Pablo, alias Juancho, est le fils de Pablo Escobar, le parrain colombien de la drogue. Sa vie de jeune pré-adolescent est entourée de gardes du corps qu'il connait depuis son plus jeune âge. Ils sont partout avec lui, sur le chemin de l'école, et dans ses journées dans l'immense villa avec piscine. Un de ses favoris est celui qu'on surnomme « La Gâchette », un tueur infaillible, mais aussi, pour le gamin, un compagnon du quotidien plein d'humour, qui s'amuse avec son petit protégé. Ce jour-là, alors que toute l'équipe des hommes de main jouent autour du billard à l'extérieur, un coup de feu part malencontreusement. Ils étaient tous l'arme à la main, en train de s'engueuler copieusement et de se défier, comme à leur habitude. Mais voilà que La Gâchette est allongé par terre, immobile, du sang a giclé partout. Le gamin a vu la scène et il laisse éclater sa colère, il veut savoir qui a tiré. Chacun des gardes du corps, mais aussi celle qu'ils surnomment « La Noiraude » vont prendre la parole, le tout dans une atmosphère toujours aussi survoltée, et sans que l'évènement semble très grave à aucun d'entre eux. C'est l'occasion pour le garçon de se souvenir du moment où il les a tous rencontrés, en attendant que son père rentre chez lui.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Une étrange entrée en matière pour cette série visiblement consacrée au parrain de la drogue et du crime qui a connu ses heures de gloire dans les années 80. Entrer dans cet univers par le regard de son fils est une idée originale. Les auteurs choisissent pour ce premier tome de donner aux péripéties violentes dont Juancho se souvient, le ton ultra nerveux d'une sorte de manga occidentalisé. Les visages hyper expressifs, les scènes violentes où le sang est projeté sur tous les protagonistes, tout est au deuxième degré comme un film d'espionnage qui ne se prend pas trop au sérieux. Pourtant, c'est bien le fils de Pablo Escobar lui-même qui coscénarise cette biographie atypique. On imagine donc qu'il y a forcément du vrai dans tout cela. L'atmosphère d'ultra violence, en tout cas, est nécessairement crédible. Il va falloir néanmoins attendre que le volume suivant entre dans le vif du sujet, après ce premier épisode qui n'est qu'une entrée en matière. Le ton devrait se durcir et, on l'espère, donner un éclairage sur le personnage clé de cette histoire qui est encore presque totalement absent de ce premier tome. Etant donné l'âge de Juan Pablo dans ce début de série, il ne reste à son père que quelques années à vivre avant l'affrontement fatal avec la police nationale colombienne en 1993. Mais probablement beaucoup de choses à raconter...