L'histoire :
Dans la province d’Omi, vit un homme de 29 ans, possédant plusieurs terres et vivant aisément. Malgré cela, Totaro (c’est son nom) est toujours célibataire. Il faut dire qu’il ne veut pas se marier avec n’importe qui et il veut une femme parfaitement belle ! Or jusqu’à présent, aucune femme de la région ne fût à son goût. Un jour, alors qu’il traverse un pont, le jeune homme aperçoit une étrange personne près du parapet. D’abord effrayé par ce corps humain mais noir comme de l’encre et ce visage aux yeux d’émeraude semblable à un dragon, Totaro s’arrête et interroge la créature. Cette dernière lui apprend qu’elle est un « samebito », un homme-requin, est qu’elle a été chassée du palais des huit rois-dragons et de la mer, suite à une faute légère. Désormais, l’homme-requin est contraint d’errer sans nourriture, ni endroit où se reposer. À ces mots, Totaro décide de l’emmener chez lui et de l’installer dans l’étang de son jardin. Tous les jours, pendant sept mois, Totaro rend visite à son hôte et le nourrit de poissons et de coquillages. C’est à cette période qu’un pèlerinage de femmes traverse la région et que Totaro tombe sous le charme de l’une d’elles : Tamana. Hélas pour l’épouser, ses parents réclament une cassette de pas moins de dix mille rubis et le jeune homme ne les possède pas…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après Histoires de fantômes du Japon, la collection Métamorphose et Benjamin Lacombe nous proposent un nouveau recueil illustré des contes recueillis initialement par l’irlandais Lafcadio Hearn. Reprenant neuf récits montrant la relation entre les humains et les yôkai – des esprit prenant ici l’apparence de créatures animalières – cet album est tout simplement magnifique, tant au niveau de sa couverture luxueuse, que de la qualité du papier ou des fabuleuses illustrations de Lacombe. Il s’agit d’un très bel ouvrage pour tous les fans de l’univers nippon, de sa culture et de ses légendes. Au-delà de sa beauté visuelle, cet album de 160 pages propose des récits très plaisants, dans lesquels les esprits peuvent se montrent tour à tour reconnaissants, farceurs ou effrayants. En sus, on retrouve des notes éclaircissant certains termes utilisés dans les contes ainsi que quelques pages de jeux s’inspirant d’estampes et de yôkai qui apparurent à la fin de l’époque Edo, qui popularisa ces étranges créatures issues du folklore. Bref, il s’agit d’un excellent recueil, dans lequel chaque histoire peut se déguster tout en savourant un bon thé et en s’imprégnant de la splendide mise en images. On est déjà prêt à accueillir un éventuel troisième tome, tant l’association de feu l’auteur et de l’illustrateur fonctionne à merveille.