L'histoire :
Florian et Enzo viennent de perdre leurs parents dans un tragique accident. Au crématorium, tandis que Florian est affligé, Enzo n’est pas trop triste. Le petit frère est en effet autiste et il ne pense qu’à aller jouer au ballon. Huit ans plus tard, Florian a le bonheur de signer un contrat d’engagement au sein de la prestigieuse équipe de football du City Paris. Lors de la conférence de presse, il est fusillé par les flashs des photographes… et dans la tribune, Enzo veut juste manger du chocolat. Dans les jours qui suivent, Enzo est présenté à un nouveau centre éducatif pour handicapés qui doit le prendre en charge. Le gamin est très compliqué à gérer… De bonne volonté, la jeune Lylia se propose d’essayer d'être sa tutrice. Elle entre en contact avec lui par la voie de l’entraide et de la douceur. Florian peut ainsi se consacrer pleinement à ses entrainements, en vue de faire gagner son équipe lors des prochaines rencontres capitales. Ses progrès impressionnent d’ailleurs les dirigeants de son club. Or régulièrement, la « gestion » d’Enzo se rappelle à lui. Lylia l’appelle pour lui demander de venir, car l’adolescent accepte mal ses absences. Florian doit ainsi s’éclipser rapidement à la fin de ses entrainements… et parfois, il arrive en retard. Il subit les mesures de rétorsion logiques de la part de son entraineur.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Cette nouvelle série jeunesse ne fait pas mystère de son créneau à 200% footballistique. Elle s’adresse avant tout aux geeks de foot, de jeux vidéo de foot et de la chaine youtube MX18 (sur laquelle on cause super méga foot et bidules marketings autour du foot). La chaine est d’ailleurs créditée au scénario, aux côtés de l’auteur expérimenté Ludovic Danjou. La trame principale du scénario est initialement cousue de fil blanc : un jeune homme, orphelin, signe dans un prestigieux club et comme il est doué, il va le faire gagner et s’attirer les jalousies de ses coéquipiers. Or, une plus-value tire cette trame convenue du tout-venant : son petit frère est atteint d’un trouble autistique sévère. Petit à petit, le personnage d’Enzo attire ainsi le cœur du propos, car son trouble est mis en scène de manière assez crédible et sensible. Les contingences de cette pathologie viennent casser la success-story annoncée, et c'est aussi réaliste qu'inattendu. Une BD qui parle foot et autisme, et qui parvient à allier ces deux sujets antinomiques sans tomber dans le n’importe quoi, c’est original. Le dessin est confié à l’italien Alessio Zonno qui a vraisemblablement fait ses classes en dessinant des morceaux d'albums franchisés PSG. Son registre graphique inspiré du manga est très au point et « propret ». Il révèle un dynamisme exemplaire lors des phases de jeu sur le terrain, avec des postures de frappes et les gestes techniques pointus et cohérents (pour qui regarde un minimum le foot). Mention spéciale pour « l’arc en ciel » d’Enzo en p.39, ou la séquence de jeu en p.57 entière.