L'histoire :
Pour ses 21 ans, Aï, une jeune japonaise, a la désagréable surprise d’apprendre que ses parents ont décidé de s’exiler à Barcelone. Conçu comme un cadeau, ce déménagement ne l’emballe pas une seconde et les préparatifs suivis du voyage ne font que confirmer le désastre auquel elle s’attendait. Seule bonne nouvelle : Aï a été admise dans la plus prestigieuse université de mode de toute l’Europe. Elle a donc hâte, tout de même, de voir de quoi il retourne et surtout de pouvoir donner libre cours à sa passion. Les premiers cours lui donnent l’occasion de faire connaissance avec les autres étudiants, mais surtout de s’apercevoir qu’un trio de pimbêches semble exercer sa domination sur le groupe. Les trois étudiantes, qu’on croirait tout droit sorties des studios hollywoodien, se font appeler les Queens. Elles proposent d’ailleurs à la nouvelle arrivante d’intégrer leur club très fermé. Il ne s’agit pas là d’un élan de bonté, mais plutôt de mettre dans sa poche une potentielle rivale. D’ailleurs pour la mettre à l’aise, elles décident de ne plus utiliser son patronyme, mais de l’appeler Tokyo, plus glamour soi-disant… ou peut-être plus humiliant. Pour ne rien arranger, le 2e jour s’annonce des plus corsés, en raison du prof devant intervenir la journée durant : on le présente à Aï comme un être dépourvu d’humanité et d'une sévérité extrême. Heureusement, dans l'histoire, il y a aussi le craquant Hugo, qui partage lui aussi ces prestigieux cours et qui, dès le 1er jour, s’est montré plutôt charmé par notre amie…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Cette nouvelle « fraise » devrait plutôt séduire les lectrices jouant habituellement les petites énervées à l’approche des soldes ou refusant avec obstination d’enfiler la même tenue deux jours d’affilés (‘va pas non !). Les aventures de cette jeune japonaise en terre espagnole permettent, en effet, de les imbiber de l’univers rose-pailletée-ultra-superficiel qui leur plait tant. Au-delà, il faut convenir que le scénario n’est pas bien épais et risque surtout de rassasier les plus jeunes. Pour autant, Aï, rebaptisée Tokyo par ses nouvelles copines, semble plutôt sympa et l’intrigue amoureuse gentiment mise en place, ainsi que le décorum (prestigieuse école de mode, petites filles riches…) font convenablement le travail d’accroche. Mise en valeur par une kyrielle de comparses caricaturaux (parents « originaux », pimbêches hypocrites, prof sévère…) et servant les velléités humoristiques de l’ouvrage, cette jeune héroïne aura désormais la lourde tache de porter le récit pour ne pas nous faire tourner les talons. Car même accro au Shôjo, on regretterait que tout cela ne tourne qu’à une comédie sucrée et gnan-gnan : la mode, les pimbêcheries, les paillettes, les histoires de cœur… oui, mais avec suffisamment de fond. Le dessin adopte la même partition, jouant les formes et les colorisations bonbons… Pour petites amatrices uniquement.