L'histoire :
Les membres de la station spatiale Kybrilon, une plateforme d’extraction atmosphérique, sont sur le point de retourner sur Bernal, après de longues semaines de mission loin de leurs proches. Tandis que l’équipage fête ce retour tant attendu, le capitaine Mike Higs part se délasser dans sa cabine. Et pour cela, rien de tel que de fumer une pipe ! Après quelques bouffées, il s’endort. Lorsqu’il se réveille, il s’aperçoit qu’il a été drogué. La dernière navette est partie, le laissant seul à bord de Kybrilon, station dorénavant abandonnée. Que s’est-il passé ? Pourquoi ses hommes l’ont-ils abandonné ? Un drone fait irruption dans sa cabine et lui explique la situation. Il est volontairement séquestré et les issues d’accès au module tactique, d’où il pourrait prévenir les secours, ont été soigneusement bloquées. Le drone lui montre alors l’enregistrement vidéo de l’explosion de la navette à bord de laquelle il aurait du partir, et dans laquelle se trouvaient ses hommes. Officiellement, il a donc péri avec eux. Le voilà coincé seul, dans une station fantôme, avec un an de vivres et d’oxygène…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
En solo sur ce nouveau one-shot de science-fiction, Jean-Michel Ponzio fait une adaptation du roman de son ami Laurent Genefort, avec lequel il avait réalisé T’ien Keou en 2004. La trame principale de Kybrilon ressemble fort à celle de 2001 l’Odyssée de l’espace : un homme coincé en solitaire dans une station spatiale, discute de ses alternatives avec le robot qui le séquestre. Une différence toutefois : un humain manipule le robot pour accomplir sa vengeance. Comme dans le film de Kubrick, le héros va devoir se mettre en danger et finalement passer par l’extérieur pour contrer cet ennemi invisible qui l’épie et lui parle à chaque instant. En revanche, attendez-vous à une conclusion beaucoup plus terre à terre que les dérivés métaphysiques de 2001… Pour le dessin Ponzio passe une nouvelle fois à 200% par l’outil informatique. La station, les navettes, les éléments décors et les personnages ont tous été modélisés en 3D, avant d’être restitués sous toutes les coutures pour illustrer l’aventure. Il ne faut certes pas être rebuté par ce type de graphisme froid et un peu statique, qui fait par moment penser à un roman photo dans l’univers d’Alien. Mais une fois passées les premières planches, on se laisse agréablement porter par l’intrigue, dans une atmosphère angoissante de huis-clos…