L'histoire :
En 1756, une galère croise au large de la côte d’Emeraude. Soudain, l’esprit maléfique de Garlath, le dernier des grands druides, s’empare d’un des marins et étend rapidement son voile méphistophélique sur tout le navire. Tous les marins sont aussitôt changés en statue de pierre et la galère sombre, noyant au fond de la mer la belle sorcière Lifelde, nouvelle épouse du capitaine. Près d’un siècle plus tard, en 1848, sur la côte bretonne, le contrebandier Terreg Halon met la touche finale à un important débarquement de textiles rares. Depuis la mort de son frère, il n’est plus que l’ombre de lui-même, use facilement du goulot, et ses compagnons commencent à craindre ses faux pas. Il ignore encore que son associé du moment est en train de le trahir, sous la férule du commissaire Seignard spécialement venu de Paris. Pourtant cette nuit-là, alors qu’une violente tempête s’abat sur la côte rocheuse, ce n’est pas ni le commissaire, ni le navire anglais attendu qui fait son apparition. Sans doute soulevé du fond par la forte houle, l’épave d’une galère vermoulue vient s’accrocher aux récifs. N’écoutant que son imprudente curiosité, Terreg monte à bord et fait la connaissance du spectre de Lifelde…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans la grande tradition des aventures celtiques et/ou fantastiques made in Soleil, ce premier tome n’est certes guère original, mais il demeure efficace et très pro. A défaut de saisir pleinement le titre (il n’est nullement question d’Epée de feu pour le moment !), nous assistons à une histoire de possession démoniaque bretonne, à la veille du coup d’état napoléonien de 1848. Dans ce contexte historique réel, Terreg le contrebandier passe un deal avec Lifelde le spectre, et tous deux s’opposent au sorcier Garlath (dont la fiche de presse nous apprend qu’il est le dernier des grands druides) en un épisode d’exposition dense et spectaculaire. En marge des standards de la sorcellerie (fantôme féminin flottant, batailles de sortilèges, visions extralucides…), quelques références sont de rigueur, tels que le commissaire ersatz de Vidocq, ou les contrebandiers pas de Moonfleet mais presque. Le scénario est signé Sylvain Cordurié, qui donne ces deniers mois un sérieux coup de pelle pour faire son trou dans le 9e art : Acriboréa et Salem la noire terminés, il développe actuellement Le code d’Hammourabi, le Céleste noir et s’apprête à lancer One (thriller géopolitique chez le Lombard), Les fléaux d’Enharma (retour à l’HF chez Delcourt) et Tristan et Iseult dans la même collection Soleil Celtic. Le dessin est quant à lui signé Drazen Kovacevic, un artiste croate dont on a déjà pu apprécier la précision du dessin réaliste et le sens du détail dans la Meute de l’enfer (tome 3), à ne pas confondre avec Boyan Kovacevic (Arctica, Arcanes 3). A lire un soir d’automne venteux, pendant une coupure de courant, dans une ferme isolée…