L'histoire :
Fort Sutter est une place forte situé sur les hauteurs du lac Bigler, où s'entassent les soldats de l'armée qui ne sont plus d'aucune utilités. Devenus de véritables parias, ces soldats passent le plus clair de leurs journées à boire et à jouer à des jeux d'argent avec des civils provenant d'un village situé à proximité. Leur vie est monotone, jusqu'au jour où l'un d'eux trouve un Capitaine sans connaissance, allongé dans la neige à quelques mètres du Fort. Après avoir pris soin de faire partir les civils, le Lieutenant Pickett et ses hommes allongent le corps près d'un bon feu afin qu'il se réchauffe et reprenne connaissance. Pickett constate que l'homme a reçu plusieurs blessures. Il trouve aussi une pointe de flèche dans une plaie. Les indiens de la Sierra Nevada sont pourtant censés être pacifique... Il attend que le Capitaine reprenne connaissance pour comprendre ce qu'il s'est passé. Contre toute attente, malgré ses blessures, le gradé reprend très vite connaissance. Il s'en prend aussitôt à Chochmo, l'indien qui sert d'intendant au fort ! Les soldats interviennent immédiatement et le Capitaine finit par se calmer. L'homme leur explique qu'il est le Capitaine Joshua Flint et que deux jours auparavant, son unité a été envoyée en éclaireur à Cave Rock, afin d'y éliminer des indiens renégats. Hélas, son unité a alors été décimée par les indiens. Il est le seul à avoir survécu car, par chance, il aurait été assommé au tout début de l'affrontement...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après s'être attaqué aux zombies (Ma vie de zombie, Avec les morts) et aux pirates (Tortuga), le scénariste Sébastien Viozat se lance dans un western en diptyque. Cette première partie se révèle tout bonnement captivante, grâce à une parfaite mise en scène où la tension monte crescendo. ici, un fort tranquille et typique du western recueille un Capitaine blessé... et subit dès lors différents événements dont il se serait bien passé. Parfaitement rythmé, le récit s'enrichit de mystères aux ressorts fantastiques. Qui est ce mystérieux Capitaine ? Pourquoi les indiens reprennent-ils les armes du jour au lendemain ? Comment se fait-il que certains soldats se retournent soudainement contre leurs équipiers ? Que représente ce tatouage d'Ours-lune sur le torse des indigènes ? Autant de questions dont les réponses commencent à être légèrement dévoilés au cours de cette première partie captivante de diptyque. On sent que le scénariste maîtrise pleinement son récit, ce qui permet une lecture parfaitement fluide. La mise en dessins revient à Florent Bossard, dont il s'agit du premier album, après avoir pigé en tant que coloriste (notamment pour Jodorowsky : Bouncer T.7, Le pape terrible T.2). Pour sa première, l'auteur fait un bel hommage au western, avec des graphismes plaisants et un découpage efficace. Ses couleurs sont de même une vraie réussite et collent parfaitement au ton de l'aventure. On ne manquera pas la conclusion de cette histoire, après cette convaincante mise en bouche...