L'histoire :
En 2067, la vie moderne s’écoule paisiblement à Tokyo, lorsque subitement une série d’explosion ravage la citée. Si certains parlent de la chute d’une météorite géante, d’autres d’invasion extra-terrestre, ce cataclysme venu du ciel détruit la plupart des civilisations. Au cœur de l’ancienne capitale japonaise en ruine, un groupe de survivants s’organise comme il peut. Ils recueillent un jeune garçon qui s’est déchiré le cuir chevelu après une chute vertigineuse d’un building en flamme. Il sera surnommé « Scalp ». Peu à peu, la vie reprend ses droits, même si parfois la violence l’emporte. Le plus terrifiant, ce sont ces hordes de monstres sanguinaires qui rodent et se nourrissent de chair humaine. Un jour, tandis que Scalp s’éloigne pour une corvée d’eau, sa « tribu » est décimée par une de ces attaques. Le jeune homme est alors accepté dans un groupe de combattants imprégné de culture samouraï. Parmi eux, il doit alors suivre l’enseignement du maître, soit un entraînement rigoureux et l’application stricte du Bushido (la règle de vie du samouraï)…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le dessin de Grey, dont c’est ici le premier album, colle au plus proche du « style Mitric » (Kookabura universe). Largement inspirés du manga, ses encrages conviennent donc fort bien à cette histoire de samouraïs futuristes, d’autant plus que les couleurs de Fred Besson et de Sébastien Bouet complètent superbement le travail graphique. Indirectement, Nicolas Mitric poursuit donc son projet de scénario initié dans Arkeod. Cette fois-ci, l’apocalypse est suivie à travers le point de vue de Scalp, personnage secondaire de la série mère. A défaut de nous expliquer les raisons de l’apocalypse ou l’apparition de ces monstres anthropophages, Mitric nous entraîne dans une histoire de samouraï, ou l’honneur et le respect du bushido se révèlent indispensables à la survie du groupe. Au fil des pages, son récit devient de plus en plus axé sur cette organisation sociale où les individualités n’ont pas leur place. On sent cependant poindre la révélation d’un héros, pour le moment bien timoré. Co-scénarisée sur une bonne première moitié par Ange, son histoire y aurait gagné en cohérence s’il n’y avait eu ces flirts adolescents un peu décalés. La légèreté de la psychologie des personnages n’empêche toutefois pas d’attendre impatiemment le second et dernier tome.