L'histoire :
Illian est un jeune apprenti dans l'atelier de Maitre Koppel, fabricant de cages à oiseaux dont la boutique donne dans une des rues commerçantes du quartier aisé. La ville de Solidor vit isolée du monde, entourée de montagnes, une riche presqu'île dont les habitants se passionnent pour les oiseaux de toutes sortes. Leur chant est partout dans les rues, la fierté des habitants est d'avoir dans leur maison une espèce qu'ils seraient les seuls à posséder. Illian n'a pas encore assez d'argent pour s'en offrir un, son maître ne lui payant que le gîte et le couvert en échange de son travail. Pourtant le jeune homme est tellement doué qu'il assure à lui seul toute la production de la boutique. Les cages aux sculptures fines et soignées se vendent bien, Illian travaille beaucoup, avec parfois la chance d'échanger un timide sourire avec Flora, la fille de Koppel. Après sa journée de travail, ou au petit matin, il adore se promener dans les rues et écouter les chants cristallins qui s'échappent de toutes les maisons, rêvant un jour de vivre lui aussi dans l'une d'elles avec un oiseau qui chanterait. Un soir, après avoir terminé son travail, il lui prend l'idée de sculpter un petit oiseau dans un rebut de bois, pour avoir à côté de lui la présence d'un animal. Son maître le surprend et veut le punir, mais il réalise que la pièce de bois est superbe. Il va se mettre à vendre des oiseaux en bois plus vrais que nature.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
C'est un très joli album que nous offrent Hubert et Gaëlle Hersent avec ce Boiseleur, jeune apprenti sculpteur de cages à oiseaux et d'oiseaux en bois, au milieu d'une ville isolée du monde. Le personnage d'Illian est dès le départ attachant, dès le premier regard très réussi en page 6, lorsqu'il examine avec satisfaction le résultat de son travail. Gaëlle Hersent donne à cette fable délicate et un peu triste une touche de poésie graphique très personnelle, particulièrement vive lorsque le jeune homme se promène dans les rues de la ville. La dessinatrice possède un style réellement original qui rappelle le très talentueux Mathieu Bonhomme, avec une touche unique de liberté de mouvement. Les deux auteurs se complètent parfaitement pour donner un ton classique et intemporel à une fable qui s'avère très profonde à mesure qu'Illian découvre la conséquence inattendue de ses talents d'artiste-sculpteur. Le petit microcosme de la ville isolée prend soudain les dimensions d'une société toute entière, avec des effets inattendus. On espère que l'histoire du jeune sculpteur timidement amoureux va se poursuivre au-delà de cette première étape très originale, tant Hersent et Hubert montrent une complémentarité rare.