L'histoire :
Goulven Denès se réveille ce matin avec un fort mal de tête qui lui embrume l’esprit. En effet, il ne sait plus très bien ce qu’il vient de faire. Soudain, la mémoire lui revient : l’image de sa femme Adèle avec son ami Louarn dans le bureau de l’ingénieur sont ses derniers souvenirs. Au phare, Louarn est son seul ami et compagnon. C’est avec lui qu’il a passé les meilleurs moments de sa vie. Mais Goulven n’est jamais aussi heureux que lorsqu’il part en permission pendant quinze jours sur le continent. Il retourne voir sa femme Adèle, qui l’attend dans sa demeure. Sur le bateau qui le mène au port, il aperçoit une femme au loin qui semble attendre sa venue. Il s’agit de Thumette Chevanton… Les marins du bord sont surpris de la voir, ils l’appellent d’ailleurs la « chouette de mort ». Goulven descend du bateau et la retrouve sur le chemin. La femme lui demande de l’accompagner pour un bout de trajet. Sur la route, elle lui apprend qu’Adèle est aussi la femme de son ami Louarn. Elle préfère le lui dire avant que la rumeur ne court le pays. Goulven a du mal à y croire. Il pense que la vielle femme lui raconte des histoires. Mais à l’évidence, elle dit vrai. Elle vient de le jurer sur la croix et ainsi libérer sa conscience de cette malheureuse histoire.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La collection Soleil Celtic rassemble aussi bien des contes féériques que des histoires de marins. Les légendes bretonnes piochent en effet allègrement dans le registre fantastique. Le gardien du feuest l’adaptation du livre éponyme d’Anatole le Braz, en deux tomes, racontant l’histoire morbide d’un adultère et d’une vengeance diabolique. Une tragédie racontée par le narrateur lui-même, sous forme d’une confession et dont l’étrangeté du lieu rassemble tout le mystère. L’action se situe en effet dans un phare, isolant l’intrigue davantage. On retrouve au scénario François Debois (qui n’en est pas à son premier essai dans le genre) et au dessin Sandro, avec qui il a déjà travaillé sur des adaptations de Le Braz. Sans réelle surprise, ce second opus est classico-classique. Un décor froid et gris entoure le personnage de Goulven : les couleurs restent sombres avec quelques nuances de rouge qui renforcent le tragique de l’affaire. On demeure néanmoins peu emballé à la lecture de cette histoire, dont l’issue est connue par avance. A réserver aux fanas des contes et légendes celtiques.