L'histoire :
Le peuple des mille feuilles habite dans la forêt, au milieu des chênes, champignons aux autres végétaux. Et surtout, pour une question de survie, il vit loin des hommes, ces méchants géants, causes de bien des malheurs. La jeune Rameau coud, au pied d’un arbre, un joli ruban qui vole au vent. Ses copains arrivent et lui dise que c’est moche. Rameau n’en a que faire et les éconduit. Elle ne les comprend pas et en a un peu assez de tous ces gens. L’ancien la hèle et lui demande d’aller chercher des champignons, c’est son tour. Rameau par donc dans la forêt, à contre-cœur. Elle y aperçoit un fungus mais aussi la lisière … la limite du bois à ne pas franchir. Elle se rend sur la voie de chemin de fer. Là, elle profite de ce moment de tranquillité pour sortir une grand image récupérée chez les humains et trouve les habits du mannequin magnifique. Elle croirait être face à une déesse. Soudain, elle est sortie de ses songes par le bruit du chariot de feu. Vite ! Il faut rentrer avant que les guetteurs ne la repèrent… A cet instant, là, l’ancien la surprend et l’appelle sévèrement. Commence ensuite son procès et son verdict est sans appel : elle sera exclue de la communauté des mille feuilles, condamnée à l’exil et ne pourra revenir qu’à condition de prouver sa bonne foi. Elle devra découvrir pourquoi les humains ont le cœur malade et font le mal autour d’eux…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Rameau a franchi les limites et partira à la découverte de ce qui l’attire tant : les hommes et la ville monstre, Londres. Elle ne sera pas seule dans sa quête, accompagnée par le vieil ermite aveugle, Vieille Branche, et sa grenouille, Rainette, qui lui prête son regard sur ce qui l’entoure. Phicil nous séduit avec ce conte initiatique d’une richesse et d’une finesse inouïes, tant au niveau du scénario que du graphisme. Une magnificence qui allie à la fois la beauté du minuscule (les personnages ont à peine la taille d’une souris), la finesse de l’initiation, la sagesse de l’ancien et les messages qu’il véhicule. Il nous livre une réflexion sur l’homme et son mode de vie sur fond d’Angleterre victorienne. Les humains ont attrapé la babiolite aigüe : ils s’encombrent de choses qui brillent, vraiment inutiles ! La futilité de l’or et du matériel est soulignée, balayée au profit de valeurs fortes qui, elles, n’ont pas de prix. Ce sera aussi l’occasion de rencontrer les personnages illustres ou badauds qui ont marqué de près ou de loin l’histoire et la littérature anglaise. Un voyage aux nombreuses péripéties et aux puissants messages.