L'histoire :
Une bande de djeunz partent d’éclater, en scooter et décapotable, sur un littoral italien ensoleillé. Les flirts vont bon train, avec aux premières loges deux frangines canons : la rousse et dévergondée Alicia, et la blonde et prude Ambre. Au moment de repartir, Alicia jette son mec comme un vieux Kleenex®, ce qui n’est pas grès grave car quelques heures plus tard, elle s’en envoie un autre en soirée. C’est le moment que choisit un charmant jeune homme pour rapporter le portefeuille qu’Ambre avait perdu sur la plage. Ambre avait déjà repéré ses œillades, mais désormais, ça y est : elle est amoureuse. Elle passe une nuit blanche, romantique et sage, à ses côtés, dans un coin de nature idyllique et rêve déjà des rendez-vous futurs. Pourtant, le lendemain, elle est sous la douche quand sa sœur Alicia ouvre la porte au garçon. Et quand Ambre descend enfin l’accueillir, elle le découvre en pleine action avec sa frangine dénudée. Profondément meurtrie, Ambre enrage en silence : Alicia ne respecte donc strictement rien ! Or, au petit matin, les corps du couple sont retrouvés ensanglantés au bord de la piscine. Sur place, la police débute une enquête complexe, en interrogeant le témoin qui a découvert les corps : Ambre…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
En marge de ses séries à moyens cours, le scénariste Jean-François Di Giorgio nous propose aujourd’hui un interlude en one-shot en forme de p’tit polar ensoleillé. Car qui dit polar ne dit pas forcément brouillard, pipe, chapeau et imperméable. Ici, le décorum, c’est plutôt les palmiers, la plage, le ciel bleu d’azur, les bimbos topless… et un double crime sanglant. Qui a tué Alicia et son mec d’un soir ? Les flics, tout comme le prisme de la mise en scène, ont tendance à accuser sa sœur Ambre. Et si c’était une fausse piste ? Et si c’était une vraie piste, maquillée en fausse piste ? On sent bien la volonté chez Jean-François Di Giorgio, de jouer avec la culpabilité potentielle d’un panel de suspects, à la manière des trames classiques à la Agatha Christie (ou d’un épisode de Scoubidou). A la différence que l’enquête des flics n’est ici guère alambiquée : son dénouement repose sur un indice qui désigne le coupable de manière infaillible, quand bien même ce gredin nous est dissimulé jusqu’aux dernières pages du récit (la règle n°1 du polar est heureusement respectée). Tout le reste joue avec les charmes d’Ambre, qui est affligée, puis subitement plus du tout, qui dragouille le jeune flic et cherche un journal qui n’aura finalement que peu d’utilité. Le suspens promettait sans doute mieux que l’explication finale, mais cela ne nuit toutefois pas à un bon moment de lecture. Car sur ce canevas policier, la mise en scène et le dessin de Christina Mormille (avec qui Di Giorgio anime déjà chez Soleil Eden Killer) sont agréables… surtout pour les lecteurs mâles, en raison de la présence constante de créatures de rêve aux courbes génér… hum, ne nous éparpillons pas. Bref, Mormille dessine son Italie de résidence et donne carrément envie d’y réserver une semaine de farniente… mais pas au bord d’une piscine.