parution 01 août 2010  éditeur Soleil  collection Quadrants
 Public ado / adulte  Mots clés Chronique sociale / Historique

Le recul du fusil

En plein Front Populaire et guerre d'Espagne, Fernand gagne la capitale pour retrouver son copain André. Si ce dernier est un idéaliste, Fernand ne pense qu'à profiter de sa jeunesse. Pourtant... Un début savoureux et très prometteur.


Le recul du fusil, bd chez Soleil de Bordas
  • Notre note Yellow Star Yellow Star Yellow Star Grey Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

  • Scénario Yellow Star Yellow Star Yellow Star Grey Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

  • dessin Yellow Star Yellow Star Yellow Star Grey Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

©Soleil édition 2010

L'histoire :

Fin aout 1936. Alors qu’il vient de terminer son service militaire, Fernand Tormes quitte sa Provence natale pour la capitale. Sa mère, qui se charge elle-même de le mettre dans le train, préfère qu’il étudie la médecine à Paris plutôt qu’à Marseille : il a dans cette ville de bien trop mauvaises fréquentations. A la gare, c’est André, un copain d’enfance qui venait jadis passer l’été dans son village, qui le récupère : le jeune étudiant sera en effet hébergé gratuitement dans un appartement que possède la famille. Après la chaleureuse accolade, Fernand s’étonne que son camarade soit vêtu d’un accoutrement très populo. Il plaisante en demandant à son ami si, dans la capitale, le Front Populaire n’a pas imposé à tous les parisiens une tenue correspondant à ses idéaux. André rit jaune, rassure son copain en indiquant que pour lui, rien n’a changé. Il lui révèle aussi qu’il est en froid avec sa famille. Son père, propriétaire d’une usine, vient en effet de lui couper les vivres, refusant que le fiston prenne le parti des ouvriers pour les beaux yeux d’une couturière : engueulade, carte du PC… et départ de la maison bourgeoise. Fernand a lui du mal à comprendre son ami. Qui plus est, quand il apprend, qu’en plus, il ne couche même pas avec la jolie fille en question. Lui qui comptait sur son vieux copain pour mener le grand train de la jeunesse dorée parisienne : c’est complètement raté. Cela dit, avec l’appartement, il y a aussi une superbe voisine qui vaut bien mieux que tous les discours de Thorez, les manifs et les copains cocos d’André…

Ce qu'on en pense sur la planète BD :

A peine après avoir posé nos mirettes sur la dernière case et quitté ce drôle d’oiseau de Fernand, on s’impatiente déjà. Plutôt bon signe… Cette mise en bouche offerte par Jean-Sébastien Bordas, qui signe ici son deuxième album, est en effet réellement accrocheuse. Pourtant, diront les pointilleux du scénario, à bien y regarder, il ne se passe pas grand-chose. Il y a juste un personnage au centre du récit. Un étudiant monté de Marseille à la capitale, pour faire sa médecine après son service militaire et courir la gueuse en plein front populaire / guerre d’Espagne, avec son vieux copain André. Une tranchouillette de destin, en somme, mise sous la loupe, dans un contexte historique particulier. D’accord ! Mais quelle destinée et quel personnage ! Toute la force du récit repose en effet sur cette savoureuse combinaison, alimentée à un rythme d’enfer et servi par des dialogues aux petits oignons. On jubile en voyant Fernand se laisser embarquer par le tumulte des événements, guidé par son ventre. On s’amuse du contraste créé avec son copain idéaliste, engagé à fond. On ne s’étonne même pas de le retrouver là où il en est à la fin de cette première partie… Du bon boulot, dans lequel tout est mis en œuvre (bien avant l’importance de l’intrigue) pour révéler (et qu’il se révèle à lui-même) un personnage qui nous séduit plus que rapidement. Atout non négligeable également dans l’histoire : le dessin. Un trait aux cadrages originaux et sympatoches (par exemple en page 8, les toits de Paris vus par-dessous l’aisselle du héros…), cherchant constamment à donner rythme et mouvement, judicieusement mis en couleur, parfait relayeur d’émotions. Un véritable engouement pour ce récit qui, semble t-il, s’inspire d’un aïeul de l’auteur. Qui donne en tous cas envie de marquer à la culotte ce bougre de marseillais.

voir la fiche officielle ISBN 9782302011595