L'histoire :
Touché par la cause défendue par celui qui se fait appeler « Invisible 1er », Dorian Gray a décidé de lui donner un coup de main. L'objectif de l'homme invisible est de faire prendre conscience aux londoniens bien lotis de la situation actuelle dans les quartiers des laissés-pour-compte. Il prépare donc plusieurs évènements afin de mettre en place le plan « réveil des consciences ». La prochaine mission consiste à se rendre dans les opéras, théâtres et autres lieux de divertissement, pour contraindre les gens fortunés à donner bijoux et argents en impôt afin d'aider les plus démunis. Pour éviter les victimes inutiles, Dorian a alors l'idée d'infiltrer un homme de main d'Invisible dans le public et de faire semblant de l'abattre pour s'assurer que tout le monde soit bien obéissant. Grâce à Dorian, le plan se déroule parfaitement et sans aucune perte humaine. À peine de retour à la cachette, Gray est convoqué par l'homme invisible qui veut le voir d'urgence. Après l'avoir félicité pour la réussite de la mission, Invisible explique à Dorian qu'il est malade et souffre d'accès de rage incontrôlable, mais qu'il souhaite que personne d'autre que lui ne le sache. Il demande donc à Dorian de se débarrasser discrètement du corps du médecin qu'il vient d'assassiner. Pendant ce temps, Appelton, le père de Phillis, démissionne de la chambre des Lords en apprenant que ceux-ci prévoient une intervention musclée dans les quartiers délaissés...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
À la fin du tome précédent, Dorian faisait la rencontre de l'homme invisible qui le mettait au courant de son envie de mettre fin à l'injustice entre les laissés-pour-compte et les autres londoniens. Le héros se trouve alors une cause à défendre en devenant le bras droit d'Invisible. Les actes commis deviennent plus concrets et moins violents. Dans le même temps, Phillis, la seule à avoir aidé Dorian malgré son apparence repoussante, réussit à éveiller la conscience de son père, Appelton. Ce dernier décide alors de tout faire pour empêcher la guerre civile qui s'annonce. À côté de cette intrigue déjà très prenante, Dorian cherche toujours à retrouver sa beauté et sa jeunesse éternelle. Il pourrait bien avoir trouvé l'artiste qu'il lui faut pour refaire son portrait. En mélangeant habilement les univers fantastiques de H.G Wells et d'Oscar Wilde, avec le contexte socio-politique du Londres victorien, le scénariste Stéphane Betbeder livre un récit particulièrement prenant et bien plus intense que lors du tome précédent. Même la conclusion, au cœur d'une intrigue teintés de rédemption et de vengeance, est plaisante et assez originale. Au dessin, Bojan Vukic, assisté par la colorisation d'Andrea Rossetto, livre des graphismes sombres et accrocheurs. Le dessinateur passe allègrement des salles d'opéras au bas-fond londonien, offrant un vrai plus à l'ambiance de l'album. Un bon diptyque, comme la collection 1800 sait les proposer...