L'histoire :
Hannibal Meriadec, ce pirate et puissant sorcier, a réuni tous les éléments lui permettant de gagner le Monde du Gwherzen. Là, il pourra trouver le légendaire sang du dragon. On dit que celui qui s’y baigne devient invincible à jamais. Et l’invincibilité, Meriadec en a besoin pour bâtir cette vengeance qu’il mâchonne depuis qu’il a vu sa mère périr sur le bûcher. En ligne de mire : le Roi Soleil et Cagliostro, un aristocrate démoniaque qui nourrit le rêve de l’éternelle jeunesse… Après avoir rejoint le Phare de Cordouan avec quelques uns de ses compagnons, le pirate pénètre dans le fameux monde parallèle. A son arrivée, il est immédiatement observé par les gardiens de l’arbre duquel coule le liquide convoité : des Elfes qui connaissent Hannibal sur le bout des doigts. Ils ne sont d’ailleurs pas très heureux de sa venue. Et ils ne souhaitent pas que le sorcier devienne l’enfant du dragon : le premier et le dernier à pouvoir accéder à l’invincibilité. Pourtant, Meriadec est déterminé. Conformément à ses nombreuses lectures, il trouve un passage sous la montagne pour gagner du temps et rejoindre l’arbre qu’il cherche depuis si longtemps. Le tunnel est sombre mais joliment garni de ce métal jaune précieux dont tout pirate rêve de s’emplir les poches. Il semble que nos amis aient pénétré dans une mine d’or abandonnée. Pourquoi donc abandonnée ? Ça, nos compagnons ne vont pas tarder à le savoir. Quitte à y laisser quelques moignons…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Regardez le, ce Meriadec ! Les dents serrées et le regard assassin, cadré pleine couverture. Prêt à en découdre pour de bon à la lisière de l’objectif vital qu’il s’est fixé : se venger, non de non ! Oubliez le trésor mirifique du capitaine pirate Korrigan ! Renoncez aux cartes invisibles soustraites aux Elfes ! Lâchez les pierres magiques ou les clefs secrètes extirpées aux démons ! Abandonnez une fois pour toutes leur or aux Anaons ! Le sang du dragon est là, à portée de monde parallèle pour qu’Hannibal y gagne l’invincibilité et tisse sa vengeance. Une Vengeance promise par ce sixième opus. Une Vengeance douloureusement attendue, construite pendant 5 tomes à renforts de flashbacks pour nous en livrer les tenants… Monsieur Puck face aux gardiens du précieux fluide écarlate. Hannibal Meriadec affrontant dans un combat ultime le Comte de Cagliostro. Une Elfe combattant une Sirène. L’équipage du Mac Lir à l’abordage de la Mary Morgane. De l’or à gogo… Oyez moussaillons ! Le dénouement est livré avec rage en un bouillon à grosses bulles impeccablement divertissant. Jean-Luc Istin nous a affamés. Il nous rassasie ici joliment en bouclant le nœud principal de son récit celto-flibustier. Il se paye même le luxe d’une suite en ouvrant deux nouvelles pistes. Pour l’une, il faudra sans doute retourner en territoire Elfes. Pour l’autre, Istin l’enchanteur semble vouloir s’amuser de l’Histoire pour offrir à son pirate-sorcier une vengeance absolue. Curieux de voir comment il s’en dépatouillera… Quoiqu’il en soit, on ne peut que se réjouir du traitement final confirmant l’excellente tenue de la série, dans le registre des récits d’aventures : efficace avant tout ! La remarque est d’ailleurs tout aussi valable pour le dessin qui, malgré l’épaisseur du trait, sert le dynamisme et l’action au cordeau.