L'histoire :
Au début, elle n'était pas convaincue du choix de ses parents pour son placement dans l'école de l'opéra Garnier à Paris. Mais de toute façon, son avis n'avait aucune importance. Or à sa grande surprise, la danse lui plaît énormément et elle s'exerce avec beaucoup d'assiduité. Quand ses parents décident de venir la voir sur scène, elle espère qu'ils seront fiers d'elle. Mais sa mère trouve que « cette exposition en public pour de telles futilités n'est pas digne d'une princesse ». Il faut qu'elle retourne en Russie dès aujourd'hui. Dès que Léna apprend la nouvelle, une seule idée lui vient en tête : fuir avec son petit ami Henri. Cependant, dans leur course, quelque chose d'étrange se produit. Le médaillon qu'il lui avait offert se met à briller de mille feux et là voilà transportée dans une autre époque. Bienvenue en 2019 où tout est radicalement différent de 1905. Petit à petit, elle s'adapte en essayant de comprendre ce qui s'est passé. Pendant « ce temps », en 1905, le père d'Henri lui fait une révélation des plus importantes. Il fait partie d'une famille de voyageurs temporels ! Invraisemblable pour le jeune garçon ! Pourtant son père n'est pas du genre à inventer des balivernes et il doit lui faire confiance. Henri va tout faire pour ramener sa belle à son époque et surtout se méfier des collecteurs de temps, trois jeunes hommes mal intentionnés. Henri sait comment communiquer avec son amoureuse : lui écrire une lettre et la déposer dans leur cachette secrète. Est-ce que cela suffira à la protéger ? Son père arrivera t-il à temps pour l'aider ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Vue la couverture, on croit avoir droit à une énième BD où on va suivre l'évolution d'une danseuse. C'est une toute autre histoire qui se tisse en toile de fond. Car de 1905, on fait un bond en 2019, grâce à des passages qui permettent de voyager dans le temps. Une jeune fille innocente en empreinte un sans se rendre compte de ce qui vient de se passer. Ce biais fantastique est courant dans les films ou séries pour jeune public. Ne vous attendez cependant pas à voir débarquer Doctor Who dans son Tardis pour résoudre les problèmes avec les fameux collecteurs de temps. Non, Henri et son père vont faire avec les moyens du bord pour protéger l'innocence de Léna, dans tous les sens du terme. L'action est bien installée grâce à l'imagination de Jean-Charles Gaudin, ainsi que l'introduction à la danse urbaine. Il adapte ici une histoire qui connaît déjà son succès via une série télévisée franco-allemande et en romans jeunesses. Le peu de temps que notre héroïne reste en 1905, l'illustratrice Michela Cacciatore propose un glamour loin des peintures de Degas avec prostitution, mères maquerelles et pédophiles. Elle met en scène des gens beaux, minces avec son lot de jalouses et de personnages mal-intentionnés. La méchanceté s'identifie sur les visages, dans des élans très manichéens (pour jeune public...). Et tout ça dans une structuration très classique, en oubliant les cadrages noirs. Giulia Priori reste dans le standard de ce genre de BD ado avec des couleurs vives en aplat. Léna a le droit à le plus d'attention dans les détails de son corps, ses vêtements et bien entendu dans le jeux des teintes comme celle de ces cheveux. Cet ensemble cohérent et édulcoré ne devrait pas dépayser les fans de la série via les autres supports. C'est une nouvelle façon d'aller à la rencontre d'une danseuse qui s'épanouit dans son travail et qui doit faire face à l'injustice et aux dangers qui rôdent au quotidien.