L'histoire :
Cerise tient toujours son journal. Elle se rappelle avec émotion comment Sandra avait construit un lien fort avec son papa. Elle n'a pas cette chance puisque son père a quitté la maison alors qu'elle n'avait que quatre ans. Elle décide alors de construire son puzzle intérieur en cherchant les pièces qui manquent. La maman de Cerise lui promet de l'aider autant qu'elle le peut et lui pose une question fondamentale pour cela : quel est le premier souvenir dont elle se souvient ? Cerise se rappelle leur arrivée au village et son entrée dans l'école primaire. Il neigeait. La maman de Cerise rentre aussi dans les locaux et rencontre le directeur, monsieur Moreau. Le directeur amène alors Cerise dans le cours de madame Nicole pour lui présenter sa nouvelle classe. Madame Nicole est très gentille et la met tout de suite à l'aise. Elle a aussi l'idée de prendre deux élèves qui vont guider petit à petit Cerise pour qu'elle connaisse l'école et son fonctionnement. Lindsey et Erica se proposent aussitôt pour coacher Cerise. Pendant ce temps, la mère de Cerise met en garde les adultes : elle vit une période difficile, donc il faudra être vigilant pour ne pas qu'elle soit trop triste.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
On connaît bien Cerise et ses mystères. Mais qui connaît vraiment son vrai mystère ? Le scénariste Joris Chamblain arrive encore à renouveler l'intrigue de la série et même à lui accorder une nouvelle profondeur. En effet, Cerise ne recherche plus le sens de l'existence ou les secrets cachés des autres. Cette fois, c'est un voyage intérieur qu'elle effectue, à la recherche d'elle-même. Le ton change donc radicalement, par rapport aux opus précédents. On passe d'une enquête policière à une véritable réflexion sur la psychologie de l'enfance. L'écriture se fait psychanalyse et des thèmes durs sont abordés : la perte d'un être aimé, le déni, la dépression... De façon toujours aussi sensible et étonnamment juste, Chamblain trace les souffrances d'une enfant qui a perdu son père bien trop tôt. En évitant l'écueil de la moralisation ou du pathétique exagéré, l'album montre avec authenticité et simplicité ce que peut devenir une souffrance intérieure. Le combat de Cerise est bien sûr plein d'espoir, mais il reste surtout tout à fait plausible. Comme les autres tomes, les supports varient pour offrir des lectures originales et fortes. Le carnet est parfois une longue page de notes, des croquis ou des planches de BD. Le dessin et les couleurs sensibles d'Aurelie Neyret accompagnent parfaitement le ton intimiste et délicat de la série. Cet album superbe clôt en beauté une série touchante et intelligente... une sorte de Cerise sur le gâteau !