L'histoire :
Carl Corey se réveille, amnésique, dans la clinique psychiatrique de Greenwood, suite à un dramatique accident de voiture. Retenu de force, il parvint à s’échapper et apprend que c’est sa sœur, Evelyn Flaumel, qui l’a fait interner et règle la note. Bien décidé à retrouver la mémoire, il remonte la piste, tout en réalisant que son accident n’en était pas un. Il se rend à Westchester chez sa sœur et apprend sa véritable identité, Corwin, ainsi que le nom de son ennemi et de son frère, Eric, et celui de sa sœur, Florimel, alias Flora. Celle-ci s’avère être un allié d’Eric, et la présence de Corwin en sa demeure la rend perplexe quand à ses véritables desseins. Le respect et l’amour fraternel les réunissent, mais chacun n’est pas dupe. Corwin réalise peu à peu qu’Ambre, évoqué par Flora, est la réponse à toutes ces questions, la clé de toutes les énigmes. Alors que des visions l’assaillent, Random, un de ses neuf frères encore vivants, tente de joindre Flora pour lui demander sa protection. Flora partie sans un mot, Corwin accepte de la remplacer. Petit à petit, Corwin se remémore le nom de ses frères : Random, Eric, Bleys, Benedict, Gérard, Julian, Caine… Random, arrivé à Westchester, et après qu’ils se soient débarrassés de créatures d’ombre, guide Corwin sur la route d’Ambre parsemée d’embûches et de péripéties …
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Tiré de l’œuvre éponyme du célèbre romancier de SF et fantastique Roger Zelazny (1937-1995), Les Princes d’Ambre suit la « mode » de l’adaptation en BD de best seller d’heroïc-fantasy et de science-fiction (La Compagnie des glaces, Les guerriers du silence, L’Assassin Royal, Le cycle de Majipor…). Rien que du beau monde, à la base, mais les résultats ont parfois été mitigés. Ici, le scénariste Nicolas Jarry utilise toute son habileté de conteur pour mettre en scène le roman de Zelazny, avec talent. Malgré une actualité chargée, il parvient à nous transmettre toute la magie d’Ambre, de ce monde réel, et des reflets que sont les mondes parallèles. Le chaos généré par la lutte intestine des neuf frères suite à la disparition de leur père et roi Obéron est très bien retranscrit. Malgré la complexité du récit et le risque d’être submergé par un nombre trop important d’énigmes et de questions, Jarry parvint à donner à l’ensemble une texture des plus compréhensibles, en ménageant un suspens allant crescendo. Du bel ouvrage, soutenu par un dessin simple et efficace de Benoît Dellac (Missi Dominici), mis en valeur par les couleurs soignées de Pérusse-Bell. Premier volet d’une saga ébouriffante, gageons que les épisodes à suivre seront de la même teneur…