L'histoire :
Aux abords de Pidruid, l’une des plus importantes villes de la planète Majipoor, Shanamir, un sympathique éleveur de Blaves (sorte d’herbivore proche du lama), fait une bien singulière rencontre ce matin là… Il accoste un effet un jeune vagabond qui a pour particularité de ne souvenir que de son prénom : Valentin. Les 2 jeunes garçons rejoignent la ville dans laquelle se déroule un grand festival, à l’occasion de la venue du Coronal, l’un des personnages les plus puissants de Majipoor. La ville s’emplit pour l’occasion des nombreuses races qui composent la planète. Il est urgent alors pour nos deux voyageurs, de trouver un endroit pour passer la nuit. Dans la première auberge qu’ils visitent, Valentin et Shanamir font la connaissance d’une troupe de jongleurs itinérants dans l’embarras : Zalzan, le chef de ces saltimbanques, s’est vu refuser son accréditation. Il lui faut sans tarder trouver un artiste, qui plus est un humain : chaque troupe devant s’en composer pour moitié. En démontrant une certaine habileté à attraper au vol des poignards effilés, Valentin devient ce sauveur providentiel. Il réussit même à faire engager Shanamir et s’attire rapidement la sympathie des autres jongleurs. Bénéficiant désormais du sceau du Coronal pour pouvoir travailler, Zalzan quitte la ville. Cette même nuit, Valentin est assailli par un rêve des plus troublants, dans lequel il tue son frère à coups de poings… Et si cette vision était bien plus qu’un mauvais rêve ? Qui est réellement Valentin ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
En 1980, Robert Silverberg ouvrait le cycle de Majipoor avec le Château de Lord Valentin. Occasion lui était ainsi donnée de déployer avec une force colossale l’étendue de son imagination. Car plus que l’intrigue à suspens qu’il déroulait à nos pieds, il nous entrainait d’abord dans un voyage ultra dépaysant : ethnies bigarrées allant du gros nounours multi-membres à l’indigène métamorphe ; organisation politique originale… Le tout servi par un manichéisme sans faille et la description de scènes de jonglages qui firent acheter balles et massues à beaucoup d’adeptes en herbe. L’adaptation BD qui nous est proposée par Olivier Jouvray et David Ratte, procure la même excitation enfantine que le roman éponyme : l’œil pétille à plonger dans cet univers grouillant, au rythme d’une intrigue qui capte l’intérêt. On suit donc avec attention les pas de Valentin dans sa quête identitaire. On peut certes regretter de connaitre rapidement qui il est vraiment, mais il en reste encore suffisamment sous la pédale pour poursuivre la balade avec envie. Olivier Jouvray ne perd pas une seconde dans cet épisode d’exposition. Via un découpage qui laisse la priorité à l’histoire, il assène une foule d’informations avec simplicité et fluidité. On pourra juste lui reprocher de ne pas donner l’opportunité à David Ratte de s’adonner au jeu d’un graphisme hyper-détaillé (décors souvent minimalistes). Mais peu importe : la galerie de personnages et la mise en scène de ce véritable petit conte emportent l’approbation. A conseiller toutefois en particulier au lecteur qui débute dans le petit univers de l’heroïc-fantasy…