L'histoire :
Fils du diable Méphistophélès, Mimiphisto est censé succéder à son père comme chef d’orchestre pour mener les âmes damnées en rythme vers le royaume des enfers. En ce sens, Mimiphisto se prépare à faire une démonstration de ses talents devant son précepteur afin de gagner sa toute première baguette. Or face aux trois âmes qu’on a mises à sa disposition pour l’exercice, le fils du diable ne joue pas sa partition correctement et se fait rappeler à l’ordre par son professeur. L’homme qualifie sa prestation de minable et indigne de tous ses ancêtres et ne lui octroie pas la baguette tant espérée ! Consigné dans sa chambre, Mimiphisto rumine sa colère envers son précepteur lorsqu’il voit passer les trois âmes-instruments de son examen. Ces dernières lui annoncent sans retenue qu’elle retourne chez elle, dans le fin fond des enfers ! Poussé par sa fierté et son inconscience, le fiston de Méphistophélès décide de suivre les trois âmes dans les entrailles de la Terre. Après un trajet semblant durer une éternité, Mimiphisto se retrouve face au « contrôleur », un ver géant qui garde les lieux et s’assure que le fin fond des enfers reste en ordre et fonctionne correctement. Tentant de jouer de son autorité de futur maître des enfers, le garnement exige que le ver le laisse passer sous peine de prendre le contrôle de son âme…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Mimiphisto est publié dans la collection Métamorphose et se découpe en 7 chapitres, pour une intéressante plongée au cœur des enfers. Onirique et fantasmagorique, le récit est extrêmement plaisant. Pierre-Henry Laporterie nous parle de transmission parentale en mettant en scène le fils du diable se rendant au fin fond des enfers pour trouver sa voie et sa place, alors que l’ombre de son père plane au-dessus de lui. Faisant penser à Alice au pays des merveilles, à certains Pixar comme Vice versa ou encore l’univers de Tim Burton, cette aventure est aussi originale que prenante. Elle utilise le squelette classique du conte avec élément déclencheur, quête et résolution. L'auteur offre une histoire emballante pour petits et grands dans laquelle les premiers cités s’identifieront parfaitement aux héros dans ses peurs comme dans ses colères. Vous l’aurez compris, au niveau du scénario, c’est top. Sur le plan graphique, Pierre-Henry Laportery joue adroitement des éclairages pour proposer un enfer « crédible ». Il met en scène des créatures et des âmes aussi fascinantes qu’effrayantes qui rajoutent au côté inquiétant du décor. Le dessin et les couleurs sont donc en parfaite adéquation avec l’originalité du sujet qui, en filigrane, nous fait comprendre que dans la vie, il est nécessaire de tomber et de se tromper pour mieux se relever et trouver sa voie. Une aventure familiale de toute beauté, donc !