L'histoire :
Un vent de révolution souffle dans la cité souterraine des souris. D’un coté, les prêtres et leur chef, le Grand Vénère, prêchent le maintien de l’ordre existant. De l’autre, Carlossino prône l’abandon de valeurs désuètes, qu’il est grand temps de mettre au placard. Pour ce dernier, seule l’extermination de tous les chats et autres prédateurs peut leur accorder une vraie sécurité. Pour les autres, les accords de non agression qui les lient à ces races sont bien suffisants. Pourtant, il faut bien faire quelque chose, car le puit, symbole du pouvoir des prêtres, s’affaiblit de jour en jour, signe que leur temps est en train de passer. Depuis un moment déjà, des expéditions ont été envoyées à la surface de la terre, chez les humains, pour trouver un mystérieux objet qui redonnera toute sa vigueur au pouvoir de la caste des religieux. Mais elles se sont toutes soldées par de cuisants échecs. Croyant postuler pour un simple job, Armand et son copain se portent volontaires pour la prochaine mission. On leur adjoint un bandit de droit commun très efficace. L’expédition peut partir, malgré ses infortunés participants.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce scénario ressemble à un pur produit du genre Heroic Fantasy. Une équipe est formée pour partir à la recherche d’un objet « magique » qui pourra sauver une cité. Mais ce monde peuplé de souris, le ton des dialogues et les ambiguïtés introduites par Jean-Luc Loyer dans ses personnages et dans son scénario, nous en éloigne complètement. On se retrouve à lire une série fantastique, en compagnie de rongeurs dont le comportement et les paroles restent très humains. Comme cette troupe de héros malgré eux, on ne sait pas vraiment qui, des prêtres ou de leurs adversaires, sont les plus (ou moins) dignes de confiance. Comme eux, on ne sait toujours pas, en fin d’album, ce qu’ils sont censés aller chercher chez nous, les hommes. Loin des clichés manichéens, cette histoire se met en place doucement. Le ton employé, les personnalités des personnages et l’ambiance dans Mordichaï sont suffisamment originaux pour intriguer. La teinte dominante est bien sur le gris (souris). Chaque rongeur, du plus dodu et débonnaire au plus maigre et vicieux, est extrêmement bien brossé. Un bon début !