L'histoire :
Dans le microcosme des mouches scatophages (mangeuses de merde), tout ce qui s’apparente au caca est très très appétissant. En famille ou entre amis, elles se roulent dans les fientes, aussi géantes et immondes soient-elles, dès qu’elles le peuvent, ce qui leur procure un plaisir intense. En revanche, il leur faut se méfier des pièges humains tels que les tapettes, ou les papiers-tue-mouche. Par exemple, deux mouches sont en train de suçoter le gras d’une table à manger. Soudain, l’une d’elle se redresse et lance à l’autre : « Tapette ! » Vexée, l’autre lui rétorque : « Pédé ! » …et paf, elle est écrasée par une tapette. Autre exemple : attablée à un plan de travail de cuisine, une mouche à merde explique à son auditoire qu’elle va livrer la recette du « cacamole ». Pour cela, mettez dans un récipient de la chair d’avocat, du caca frais, du jus de pipi, un zeste de morve et malaxez le tout pour en faire un bon gros mortier. Puis une demi-heure au frigo et… bon appétit !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Cet ouvrage de gags d’obédience scatologique est une véritable ode au colombin sous toutes ses formes et si possible les plus répugnantes/gluantes/visqueuses/malodorantes… Bref, pas vraiment le livre de chevet de la baronne de Rotschild. Bebb, l’auteur qui ne fait pas dans la demi-mesure, a bien fait prendre un pseudo pour conserver ses relations mondaines… Même l’éditeur (Soleil) a pris un pseudo pour l’occasion : « Nomad » ! S’il parait que marcher dedans du gauche ça porte bonheur, Bebb saute à pied joint pour maximiser l’impact. Or, ce qui se produit dans ces cas là ne loupe pas : ça éclabousse. Même les plus rompus aux blagues scatos auront du mal à avaler… l’ouvrage (ouf) d’une traite. Certes, on peut rire de tout, et même du caca. La scatologie a ses adeptes et elle peut faire mouche (hihi) lorsque la vanne grasse/trashe tombe au moment où l’auditoire ne s’y attend pas. Or, avec Mouchakaka, dès la deuxième page, on a compris que l’unique ressort humoristique est celui du dégoût et de la surenchère dans le dégoût : à l’issu du strip, gag ou planche, on fait systématiquement « Bhââââ »… et basta. Passé les 2-3 premiers Bhââââ, on assiste stoïque au florilège de tous les jeux de mots (vaseux) possibles sur toutes les expressions liées au monde des mouches à merde et de la déjection annale polymorphe. Or, comme l’indique la couverture, le dessin colle (haha) parfaitement au genre, en rajoutant une couche, avec moult crottes marrons bien répugnantes, soit pas vraiment des plus léchés (huhu). Une solution de lecture morcelée consiste à présenter ce recueil de poésie fécale en bonne place aux petits coins (en plus, comme ça, on a l’odeur). Sinon, à offrir à vos amis intimes, accompagné d’une bombe de Wizzard®.