L'histoire :
Le quotidien des nains est fait de peu de choses. Tout ce qui les intéresse, ce sont les bagarres, la boisson et la bouffe. Tout le reste n’a que peu d'intérêt. Par exemple, lorsqu'une baston se prépare, les nains foncent tête baissé, sans réfléchir, en pensant déjà au festin qu'il y aura après. Dernièrement, le chef a quelques problèmes avec ses hommes. En effet, ces derniers passent tellement de temps à picoler qu'ils ne viennent même plus sur le champ de bataille ! C'est alors que le nain ingénieur a une idée : il crée le heaume à picole, un casque permettant de boire tout en massacrant du gobelin ou de l'orc. Hélas, l'ingénieur va vite se rendre compte que son invention n'est peut-être pas si bonne que ça, car certains nains s'endorment sur le champ de bataille en ayant trop abusé de leur heaume à picole. Loin de baisser les bras, l'ingénieur se lance alors dans une nouvelle idée, afin de faire durer le plaisir de la bagarre contre les gobelins. Il crée une fête foraine, dans laquelle les gobelins jouent le rôle de souffre-douleurs et en prennent pour leur grade. Plus tard, les nains font un concours de boissons. Celui qui termine sa chope en dernier se trouve dans l'obligation d'accomplir un gage : uriner sur un Ent, un esprit de la forêt ayant l'apparence d'un arbre centenaire. Les Ents se réunissent alors pour comprendre ce qui arrive aux nains…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
A l’image de ce que font Roulot et Martinage avec leurs Goblins, cette nouvelle série d’humour s'inspire de l'univers de la trilogie de Tolkien, Le seigneur des anneaux, pour mettre en scène le peuple des nains. Ici, les nains sont des fonceurs, plus adeptes de l'action irréfléchie, que de l’intellect. Par dessus tout, ces joyeux fêtards adore boire. Les gags, majoritairement d'une page, signés Nicolas Jarry (Blackwood, Tokyo Ghost, Le crépuscule des dieux...) se révèlent, hélas, assez simples et plats. Mises à part les idées apportées par l'ingénieur, les autres personnages manquent un peu d’imagination et se ressemblent tous. De plus, la chute des gags est assez prévisible ou n'arrive pas à faire mouche. Bref, l'originalité n'est pas vraiment de mise et l'humour peu efficace. La série peut difficilement rivaliser avec les ténors de l'humour franco-belge (Titeuf, Kid Paddle, Les sisters...). Au dessin, Paolo Deplano a déjà collaboré avec Jarry sur les séries Un coin de ciel bleu et Les exilés d'Asceltis. Dans un style humoristique, le dessinateur ne s'en sort pas trop mal, même s’il reste tout de même assez classique. On appréciera les détails dans le décor, ce qui est plutôt rare dans le registre. L'idée est là, mais l'univers manque d'épaisseur pour réussir à nous embarquer et nous faire passer un bon moment de détente. Peut-être dans le prochain tome ?