L'histoire :
Damien, Christian et Greg ont abandonné leurs petites familles pour faire un peu de rando hors saison dans un coin sauvage. Après avoir monté la tente pour bivouaquer, ils s’assoient autour d’un feu de camp tandis que la nuit tombe. Soudain, ils sont sauvagement attaqués par une bête poilue, une sorte de loup anthropomorphique. La créature fait un véritable carnage. Quatre jours plus tard, ils se réveillent dans une cabane de chasseur, indemnes. Un homme leur explique qu’ils ont été mordus par un « lycaon », un homme-loup, et qu’ils doivent d’être encore en vie au fait qu’ils sont eux même devenus des loups-garous. Il leur explique encore qu’à chaque pleine lune, ils vont désormais prendre cette apparence monstrueuse et qu’ils vont être dominés par des pulsions sanguinaires. Bien entendu, les trois copains ne croient pas une seule seconde à cette version des faits. Ils prennent le chemin du retour en chassant de leur esprit cette inexplicable expérience. Mais alors qu’ils ont repris leur vie citadine, leur métabolisme se modifie légèrement dans les semaines qui suivent : ils « sentent » mieux les choses, deviennent plus forts et plus résistants. Ils décident de se retrouver dans un garage fermé à l’approche de la pleine lune…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
A priori tout le monde connait le principe fantastique du loup-garou : une transformation monstrueuse à chaque pleine lune et des balles en argent pour unique talon d’Achille. A partir de ces ingrédients rebattus, Dominique Latil parvient néanmoins à revisiter le mythe à travers un premier épisode diablement bien ficelé. Il évite savamment de faire planer le mystère sur la transformation des héros (puisque le principe est éculé) et prend le parti de placer le lecteur de leur point de vue. Ils ne comprennent pas ce qui leur arrive, tentent d’éviter leur nouvelle condition, alors qu’ils sont dans un cadre urbain contemporain très familier et donc très vulnérable... De plus, Côté graphisme, Jordi Sempere, pour qui Nemrod sera sans doute la première grande série, livre un dessin incisif et maîtrisé, en parfait accord avec l’ambiance d’épouvante. Résultat : le lecteur est littéralement happé de la première à la dernière planche. Car du mystère il en reste, à travers l’enquête d’un journaliste et ce mystérieux groupe de chasseurs qui organise des battues pour les exterminer. Seul regret : que le petit format d’édition ne mette pas plus en valeur le premier épisode de cette série fantastique prometteuse, qui sort du rang. Vivement la prochaine pleine lune…