L'histoire :
Les druides vivent dans la forêt en harmonie et en paix. Ils ont signé avec les Hommes un pacte de non-agression, ainsi qu'une interdiction à ces derniers d'entrer sur leur territoire. Enfin, après de longues périodes de guerre, les rois de Sonrygar et Rahimir ont désormais signé un acte de paix assurant des temps calmes et prospères. Toutefois, cette paix fragile pourrait être remise en cause à cause d'un événement récent. En effet, le druide Obrigan – de l'ordre des loups – a été contacté par la citadelle Wishneight afin d'enquêter sur le massacre récent de pas moins de 49 soldats ! La citadelle est réputée pour être l'une des plus sécurisées et sûres du royaume... et pourtant quelqu'un a donc réussi à s'infiltrer et à commettre une sordide tuerie. En compagnie de deux de ses élèves, Obrigan arrive à la citadelle. Il est accueilli par le commandant Utren Tarrige. Le chef de guerre est catégorique lorsqu'il s'adresse à Obrigan. Personne n'a été vu en train d'infiltrer la forteresse et pourtant le crime sordide a bien eu lieu. Pour lui, il ne peut s'agir que de l'œuvre du monstre que l'on nomme « Le rôdeur » ! Sachant pertinemment que l'existence de cette bête n'est que légende et rumeur, le druide écarte cette possibilité. Mais en arrivant sur la scène du crime, il découvre les victimes avec le visage arraché, pendues à l'aide de leurs propres tripes. Selon Tarrige, tout cela se serait passé en quelques minutes...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pour sa nouvelle série (prévue en 3 tomes), Olivier Péru adapte son propre roman Druide paru en 2010. Ici, un druide, venant d'un ordre prônant la paix, se lance dans une enquête visant à découvrir qui a assassiné 49 personnes au cœur d'une citadelle hyper fortifiée. Et alors que la paix entre deux royaumes humains est extrêmement fragiles, l'enquêteur n'a que trois semaines pour trouver le ou les responsables, avant que Sonrygar et Rahimir entrent de nouveau en guerre. Mais la résolution semble compliquée, car il semble n'y avoir aucun indice qui permettrait de démarrer l'enquête. Mais ce n'est pas tout. La magie et la forêt semblent eux aussi perturbées par cette tuerie de masse... Dans cette première partie, le scénariste met habilement les choses en place : l'univers, les nombreux personnages. Il reste encore très mystérieux sur l'essentiel. Cela aboutit à un album bavard, mais dans le bon sens du terme, pour un ensemble assez riche. Enfin, le final commence à faire monter l'action et se conclut sur un plaisant cliffhanger. Péru a fait appel à l'expérimenté Pierre-Denis Goux (Nain, Mjöllnir...) pour le dessin. Plus sombre et plus brut que pour son travail dans Le monde d'Aquilon, le dessinateur offre un ensemble finalement immersif qui reflète bien l'avancée du mal au sein de l'univers. L'ensemble est finalisé par les couleurs de Jérôme Alvarez, avec l'assistance de Loïc « Goblioc » Berger. Une première partie très intrigante.