L'histoire :
Avec son père qui est tailleur, Isako livre un kimono à l’okiya. Suite à un accord, son père vend la jeune fille à la tenancière de ce lieu où l’on forme les geishas, comme l’était sa mère. C’est alors un tournant dans la vie de cet enfant. Dans un premier temps, elle est préposé aux corvées en compagnie d'une autre jeune fille, avec laquelle elle va tisser des liens d'amitiés et de rivalités. Ses journée sont longues et laborieuses. Jusqu’au moment où un riche et généreux bienfaiteur paye pour qu’elle devienne une geisha. Commence alors une formation complexe et minutieuse pour Isako. Mais, ce n’est pas tout ! Elle va aussi découvrir bien des secrets sur sa personne et ses origines. D’une part, elle apprend qu'elle a des sœurs qui sont elles-mêmes devenues des geishas. Et son père n’est certainement pas la personne qui l’a vendue...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le scénario de cette immersion historique dans le Japon de l'ère Meiji (XIXème) est bien construit. Il permet une immersion dans un monde étrange et fascinant, fait de traditions, de rigueurs, de codes… Un monde à la fois dur et raffiné. Il est l’écrin parfait à la quête initiatique d'une jeune fille appelée à devenir geisha. La narration dégage à la fois un sentiment d’injustice, mais aussi un onirisme teinté d’exotisme. Le duo de scénaristes – Isabelle Plongeon et Carole Breteau – nous invite à être dépaysés, tout en nous donnant les clefs pour apprécier cette civilisation extrême orientale et ses enjeux. La caractérisation du personnage principal, Isako, est plutôt bien définie, on s’y attache beaucoup. Du côté des dessins – par Dana Dimat – le travail est tout aussi sérieux. Les expressions des visages transmettent bien les émotions, mais ces derniers manquent cependant un chouilla de personnalité. Il n’en demeure pas moins l'accompagnement d’une jolie mise en couleur et d’un découpage classique au service de l’histoire qui nous est contée. Parfum de Soie est un album ancré dans une réflexion sociologique, avec une forte dimension initiatique : la tragédie semble indissociable de la destinée humaine, tout comme celui de la recherche de l’autonomie, de la liberté et de la réalisation de... soi.