L'histoire :
En 4 chapitres qui déclinent des dizaines de peintures, on appréhende la richesse et l'extrême homogénéité des portraits de Nicoletta Ceccolini. Inlassablement, les images de petites filles aux allures de poupées tristes et aux regards perdus défilent, alors que les petits personnages féminins semblent rester plantés dans des décors qui font référence aux contes et légendes. Beau et troublant, malgré l’unicité du thème et un traitement graphique qui semble à première vue toujours identique, cet ouvrage est dédié au drôle de monde de Nicoletta Ceccolini...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Nicoletta Ceccolini est née à Saint-Marin. Et même s'il faut se garder de certains clichés, il est de notoriété mondiale que l’École italienne du dessin compte parmi les meilleures. L'illustratrice se distingue clairement grâce à ses peintures qui mettent inlassablement en scène de petites filles aux airs de poupées tristes. Mais voilà : il y a quelque chose de profondément adulte dans leur regard, et même dans leur body language. Au premier coup d’œil, on est séduit par la douceur des teintes et l'onirisme des compositions. Mais la seconde d'après, on est frappé par le sentiment de tristesse que dégagent les sujets. Voici donc un étrange et puissant paradoxe. La fausse candeur des compositions devient un témoignage symbolique du mal-être qui remonte à l'enfance. La douleur n'est jamais suggérée, mais elle est véhiculée par le regard de ces petites filles à l'expression figée. Elle renvoie à quelque chose de cassé dans notre Humanité et nous rappelle que malgré les décors idylliques de vies rêvées, le bonheur est illusoire. Un bouquin aux œuvres lumineuses et sombres à la fois.