L'histoire :
Dans l’Angleterre victorienne, la jeune Sara Crewe est confiée par son père aux bons soins de Miss Minchin, la directrice d’un pensionnat extrêmement réputé. Ce jeune veuf, qui ne manque pas de la pourrir de belles toilettes et d’automates hyper-perfectionnés (qui ont d’ailleurs fait sa fortune), souhaite pour sa fille la meilleure des éducations. Repartant pour les Indes exploiter des mines de diamants, il laisse Sara entre de bonnes mains. La vie au pensionnat est agréable et luxueuse. Il y a certes quelques jalouses, mais la gentillesse, la bonté et la compassion naturelles de la jeune fille emportent majoritairement l’adhésion. Pourtant, le jour de ses onze ans, Sara apprend la mort de son père. Et pour enfoncer le clou, Miss Minchin, lui annonce qu’elle n’a plus un sou. Pire : la directrice, pour se rembourser des frais engagés, lui confisque pour les vendre : mobilier, vêtements, poupées… Par « charité », la jeune Sara reste cependant au pensionnat, mais comme domestique. Une chambre sous les toits remplace ses somptueux appartements, des haillons ses élégantes robes et bijoux. Sara est donc rapidement affectée aux cuisines en compagnie de Becky. Passé le temps des surprises, le personnel ne tarde pas à voir dans l’ancienne pensionnaire fortunée le parfait souffre-douleur. De la même manière, certaines anciennes camarades prennent leur distance…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Elle rongeait son frein à pleine dents, Miss Minchin, en regardant sa nouvelle richissime pensionnaire se prendre pour une petite princesse. Elle attendait le faux pas, en la voyant redoubler politesses, gentillesses et prendre soin de tout ce petit monde, qui n’avait pas tardé à en faire la vedette du pensionnat… La construction de l’intrigue, parfaitement fidèle au roman originel de Frances H. Burnett, la comble ici de satisfaction : notre pauvre et attachante fillette essuie en effet un sacré revers de fortune, parfaitement propice à vous faire fondre de compassion. Finies les belles toilettes, les automates dernier cri, le lit douillet, la chaleur d’un bon feu de cheminée… A la place, il va falloir jouer les boniches en haillons, se contenter d’une mansarde pas chauffée et devenir le souffre-douleur du petit personnel ou des anciennes rivales, trop contentes de pouvoir se venger à volonté. Alors évidemment, vous allez bouillir à grosses bulles devant l’injustice. Vous allez enrager, qui plus est lorsque vous découvrirez que la fin du calvaire est à une portée de bâtiment. Mais il va falloir vous y faire, prendre votre mal en patience et vous contenter de la leçon prodiguée par cette nouvelle Cendrillon : dignité, noblesse, bonté et générosité, en paravent des mauvais coups. Huilé par le talent d’une scénariste qui connait parfaitement son sujet, le récit s’avale avec avidité. La touche graphique toujours aussi délicieusement shojo convient parfaitement à l’adaptation. La jeune génération se régalera en particulier du soin apporté aux décors et aux créations vestimentaires, qui sont de véritables petits bonbons. Une excellente adaptation qui réveillera sans aucun doute la petite princesse qui sommeille en vous. Et ce, toutes générations confondues !