L'histoire :
Sam Dasher était détective privé à San Francisco dans les années 50. Après avoir été assassiné dans son bureau, un mystérieux sortilège a enfermé son esprit dans une bouteille de whisky. Cinquante ans plus tard, Savannah Danig sa petite fille, hérite de sa maison et ouvre la bouteille, libérant ainsi son fantôme. Sam se réveille ainsi d’une cuite de 50 ans, pour découvrir que sa petite fille s’installe elle aussi comme privé. Tandis qu’elle mène ses enquêtes, Sam essaie de découvrir l’identité de son meurtrier et le responsable du maléfice qui l’a emprisonné. Mais ses souvenirs ne remontent que par bribes. De même, Savannah et son associé trouvent des informations intéressantes dans les archives de Sam. Ce dernier aurait été tué suite à un match de boxe opposant le champion de la mafia sicilienne à celui de la communauté noire. A la tête de cette dernière, Mama Negra, une mystérieuse femme douée de pouvoirs occultes semble avoir traversé les ages sans une ride…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Private Ghost n’est clairement pas la meilleure série de Crisse (mieux vaut relire Kookaburra ou Atalante). Et pour cause, il ne réalise ici que le scénario. Le dessin de Serge Carrère (Léo Loden) n’est pas si mauvais, mais il n’est tout de même pas du même acabit que celui de Crisse. Comme à son habitude, Carrère parvient à mêler un style graphique léger avec une intrigue plus grave. L’ambiance colle au style des polars noirs, en évitant de donner trop d’importance au côté fantastique. Le rythme repose sur une enquête se déroulant au présent avec l’intervention régulière de flash-back. La parfaite colorisation de Delphine Rieu permet de sauter d’une époque à l’autre de manière très limpide. La série souffre en fait surtout d’une dichotomie entre deux tons. Tantôt les dialogues recourent à de piètres jeux de mots (« chassez le naturiste, il revient au bungalow »), tantôt ils se prennent vraiment trop au sérieux. Ce troisième volume, dernier du cycle, a toutefois le mérite de donner enfin une explication cohérente à la mort du héros.