L'histoire :
Juillet 1916 à Belloy-En-Santerre, la brigade du légionnaire Randolph Carter effectue un raid dans les tranchées allemandes pour y découvrir pourquoi les soldats boches n’ont plus effectué de mouvement de troupe depuis trois jours… Avec surprise, la troupe découvre que les seuls allemands encore présents ont rendu l’âme depuis un bon moment. Soudain, un mouvement est repéré par l’un des hommes de Carter. La brigade voit alors déferler sur elle non pas l’ennemi, mais une horde de créatures plus moches les unes que les autres ! Tirant sur la menace qui s’approche d’elle à toute vitesse, la brigade ne peut malheureusement pas grand-chose. Elle se fait intégralement dévorer et/ou déchiqueter… Seul Carter a survécu à l’attaque et reprend connaissance face à son lieutenant et ses hommes. Mais lorsqu’il évoque une attaque de goules avant de retomber dans les pommes, son armée pense qu’il délire à cause de la fièvre et de ses blessures. Plus tard, à son nouveau réveil, Carter découvre qu’il est dans un train sanitaire et qu’il fait route vers Paris afin d’y être soigné. Un mois plus tard, dans une clinique marseillaise où il poursuit sa convalescence, Randolph est suivi par le docteur Blanche qui lui propose de lui présenter quelqu’un en ville. Le médecin tient à lui faire rencontrer un homme atteint de « folie » qui passe son temps à taguer ses murs de dessins et de symboles étranges, des esquisses qui ressemblent étonnamment au pendentif qu’arbore Carter…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Feu Howard Philips Lovecraft continue d’inspirer les auteurs avec cette nouvelle série s’inscrivant dans son univers horrifique. Ici, Simon Treins (alias Jean-Pierre Pécau) met en scène un personnage récurrent de l’écrivain américain : Randolph Carter. L'aventure est néanmoins inédite puisqu’il propose de faire découvrir ce que le personnage a vécu entre les événements de 1916 – durant la 1ère guerre mondiale en France – et 1919 à Boston aux Etats-Unis. Ce premier tome (sur deux prévus) nous montre l’homme face à une attaque de créatures monstrueuses dont il sera le seul survivant. Puis on suit sa plongée aux portes de la folie où se côtoient Grands Anciens et Cthulhu. Le scénariste fait de nombreux clins d’œil à l’œuvre de Lovecraft. Dans cette première partie plaisante, se mêlent efficacement horreur, mystère, menace et trahison. Si l’aventure plaira aux fans de l’univers lofcraftien, l’album reste néanmoins tout à fait compréhensible pour ceux qui méconnaitraient l'écrivain et son œuvre. Pour mette en images ce diptyque, Pécau s'est associé à son compère de V-Girls l’œil du diable et 1940 – Et si la France avait continué la guerre, à savoir Jovan Ukropina. Dans un style réaliste adapté à l’horreur de Lovecraft, le dessinateur offre un ensemble pertinent qui va droit à l’essentiel. La mise en couleurs de Stéphane Paitreau finalise l’ensemble avec des teintes sombres ad hoc. On sera au rendez-vous à la sortie du tome 2 pour découvrir la conclusion.