L'histoire :
Le groupe terroriste Reign, extrêmement puissant et organisé, fait régner une terreur sans précédent sur la côte Est des Etats-Unis. Après qu’une terrifiante explosion ait rayé de la carte plusieurs quartiers du centre de Philadelphie, Reign vient d’attenter à la vie du Président Norman Ford, lors d’une allocation publique. Grace à la clairvoyance d’Adam Nexe, un démineur des forces spéciales, le président a été sauvé. Le container « de protection » a explosé, mais il était vide. Coup de théâtre au beau milieu de ce chaos : Grace Houseman, le leader du réseau Reign, se livre de son propre chef, devant les caméras du monde entier ! Les forces spéciales concentrent aussitôt leurs efforts sur l’arrestation d’Elisha Baekinski, une collègue de Nexe, qu’ils prennent pour une traitresse à la solde de Reign. Elisha, elle, file en moto à vive allure vers le bar de ses amis : avant de se livrer, Houseman lui a avoué qu’une bombe était sur le point d’y exploser. Au terme d’une tumultueuse course-poursuite avec les forces de l’ordre, Elisha arrive un poil en retard : l’immeuble explose sous ses yeux… mais ouf, ses amis ont évacué. Nexe, lui, est curieusement et brutalement arrêté par son supérieur, Rude. Celui-ci l’emmène dans un endroit isolé et lui révèle beaucoup de secrets à propos de Reign…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Waouf, ça décoiffe toujours autant ! Et néanmoins, ce troisième (et avant-dernier) épisode est aussi celui des révélations. En effet, le scénario de Téhy livre cette fois beaucoup sur l’origine du réseau Reign, sa finalité initiale, sa perte de contrôle… Et les rôles de chacun, ainsi que la logique des évènements, trouvent leur réelle place et leur cohérence dans cet engrenage politique infernal. Mais n’allez pas croire que l’épisode se calme pour autant. Rarement l’action aura été aussi survoltée dans une série de bande dessinée : il y a de nouveau 3-4 grosses explosions, des courses-poursuites haletantes, des mitraillages, des bagarres, du sang qui gicle, des cascades spectaculaires (la voiture qui passe sous un camion au moment où celui-ci fait un tonneau…). Ce serait un film, le budget serait faramineux ! La référence qui vient immédiatement à l’esprit est la série TV 24h chrono, qui réunit le même type de problématique terroriste et d’action pure. Certes, Reign porte aussi son lot de scènes caricaturales : les héros sprintent à travers les balles des tireurs d’élite ; ou ils sont incompris de leur administration qui les prend pour des traîtres ; ou les évènements néfastes se déduisent trop tard, à la seconde où ils se réalisent… Mais c’est là les ficelles du registre et reconnaissons qu’elles sont drôlement bien manipulées par le duo de marionnettistes déjà responsable de Yiu premières missions. Notamment, au dessin, Vincent Cara ne baisse pas sa garde : ses encrages réalistes sont toujours rigoureux et détaillés et le petit format de l’édition ne rend pas trop hommage à ce superbe travail. Reconnaissons peut-être que les expressions faciales tendues des personnages sont un poil exacerbées. Faut dire, on a guère le temps de faire risette quand on court après des bombes à désamorcer pour sauver les USA…