L'histoire :
Il était une fois la petite ville de Rhapsody. Jadis, elle connut la gloire grâce aux géniaux Malenkov. Le père, Vassily, est un musicien incroyable, un divin compositeur d’opéra. Sa fille, Illyria, est tout simplement la plus grande chanteuse de tous les temps. Aussi, la ville lui dédit-elle un parc d’attractions. Et même un sublime opéra, une merveille de technologie, à son seul usage. Un jour, pourtant, le rêve s’éteint : la belle soprane perd sa voix sans que personne ne comprenne pourquoi. Personne n’entend plus jamais parler d’elle, jusqu’à ce jour maudit où elle meurt en donnant naissance à une jolie petite fille. Avant de mourir, elle fait promettre à ses domestiques de faire croire à son père qu’elle a donné naissance à un garçon. C’est pourquoi quelques années plus tard, nous retrouvons la jeune fille affublée du prénom d’Adrien. Mais aussi d’une perruque et de tout l’attirail d’un garçon, qui s’apprête à reprendre le chemin des écoliers. Avant de gagner le lycée, Adrien ne peut s’empêcher d’aller faire un détour dans l’ancien parc d’attractions. En visitant les recoins les plus secrets, elle perd par inadvertance sa perruque. Elle ignore que dans l’ombre, un mystérieux personnage masqué l’observe. Un drôle de citoyen qui est certain d’avoir retrouvé sa belle Illyria.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Trouver sa place au sein de la collection Blackberry passe presque toujours par la confection d'un univers accrocheur. Tantôt il est empreint d’une touche gothique. Parfois il se parfume d’une pointe fantastique ou de féérie. Souvent, il manie atours anxiogènes ou horrifiques avec subtilité. Ici, le récit conjugue avec parcimonie un peu de tous ces ingrédients pour donner une nouvelle fois à l’ensemble une tonalité singulière. Au rythme d’un graphisme à la colorisation lisse et léchée, au trait fin tutoyant sans rougir celui du manga, nous voilà au centre d’une contrée imaginaire. Une petite ville, plutôt, marquée par le talent hors norme d’une cantatrice de génie et de son père, un divin compositeur d’opéra. Mais le destin bascule tragiquement et c’est quelques années plus tard la fille (et petite-fille) que nous suivons ici. Petit détail : « elle » est « Adrien » et vit depuis sa naissance dans le costume d’un garçon… Aïeul aigri peu aimant (qui pense donc avoir un petit-fils), compétition scolaire et paternel un brin dérangé (un mystérieux personnage masqué) scelleront l’envie de notre jeune héroïne de voir du pays pour s’émanciper un brin. Un nouveau départ qui nous mènera à la fin de cette première partie vers un joli rebond scénaristique. Au menu : une starlette allumée qui veut faire rebondir sa carrière ; un radio-crochet qui tourne mal ; et une émission de téléréalité. Cette mise en place séduira donc les amateurs (trices…) d’univers « Blackberrysés », au travers de personnages accrocheurs, d’une narration fluide et d’un subtil mélange d’humour, de mystère et de dramaturgie. D’ailleurs, adhérent ou non au genre proposé, cette première partie une fois en mains aiguillonne notre curiosité, tant les banderilles ont été habilement fichées.