L'histoire :
A Padoue, en 1604, Galilée s’enrichit en faisant des horoscopes pour les riches marchands vénitiens. Il apprend par un de ses clercs, Ilario, que Johanes Von Kepler travaille à conforter les calculs de Copernic, tout comme lui. Il se remémore alors une aventure qui lui est arrivée en compagnie de Kepler, jeune alors. Les services secrets du Doge lui demandent d’aller enquêter sur une série de meurtres dans une île désolée du Danemark, Ven, où une université a été créée, Uraniborg, sous la direction de l’un des plus grands cerveaux du siècle, le professeur Tycho Brahe. Il arrive sur l’île au climat difficile : il neige à pierre fendre. Il croise deux frères lisboètes, Venanzio et Ricardo de Moraes, qui travaillent sur les oscillations de pendule. A l’intérieur de l’académie d’Uraniborg se côtoient mathématiciens, astrologues, architectes, physiciens, etc. Là, Tycho Brahe lui explique que 4 meurtres ont eu lieu depuis le début de l’année, touchant l’université et la fruste population de l’île. Les meurtres sont violents et sauvages et on craint que le meurtrier ne soit pas humain. La colère commence à gronder au sein des villageois, et la peur règne à l’université. Galilée commence son enquête, assisté de Johanes Von Kepler, le disciple de Brahe…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après le couple Copernic / Paracelse, c’est Galilée et Kepler qui sont convoqués par le duo Luca Blengino / Stefano Carloni pour une enquête sous la neige, dans une île danoise qui fait froid dans le dos, et pas qu’à cause de la température. Le décor est assez impressionnant : une université composée de la crème des savants du siècle, isolés du monde dans un château surplombant une île désolée au climat rude, et aux habitants sauvages et mystiques. La neige tombe drue et isole, cotonne. Chaque pleine lune, un assassinat sauvage se produit, plongeant toute l’île dans le doute, et le côté le moins instruit dans la colère… L’intrigue est intéressante et l’enquête bien menée, une nouvelle fois par un couple de savants vieux / jeune qui fonctionne bien. D’autant que Galilée est assurément quelqu’un à qui on ne la fait pas, puisque lui-même vit de la crédulité des riches, entre autres… Ça va vite, l’histoire joue avec les superstitions et les peurs des pauvres, les manigances des riches, de manière intelligente. Comme lors du premier tome, les dessins de Stefano Carloni sont précis et soyeux, les cadrages riches et le séquençage précis. En bref, c’est de la belle ouvrage pour un excellent album, où les couleurs de Franck Isambert apportent une réelle justesse et l’adaptation de Jean-Marc Lainé efficace. Une belle série, on attend donc encore la suite (pourvu que ça dure !).