L'histoire :
Errant dans le froid glacial et la neige, Nuage Blanc, du haut de ses 16 ans, est lucide. Il a échoué dans sa mission de sauver le monastère des trois royaumes et par-dessus tout l’abandon d’Hoshi. Les larmes gelées sur le visage et le corps engourdi par le froid, le jeune garçon au bord de l’épuisement sent la mort avancer vers lui. Les hallucinations s’enchaînent. D’abord, Hoshi l’informe que sa mère décédée cherche à le contacter. Puis vient le Maître Yuan Ja, qui lui ordonne de marcher en direction de Lharok, sans quoi le monastère sera définitivement perdu. Saisi jusqu’à la moelle, Nuage Blanc n’arrive plus à faire la part des choses entre réalité et rêve. Lorsqu’un Urus rugit à côté de lui, le jeune garçon réagit avec beaucoup de retard et subit l’attaque de cet adversaire redoutable, sans répondre. Au monastère, la lutte est âpre. Les moines guerriers se replient dans l’enceinte du bâtiment sacré pour se protéger des pierres en feu qui surgissent de tous bords. Maître Yun Ja est sur le point de libérer Kumbo, un combattant du Nord abandonné par les siens lors du dernier conflit. Malheureusement, la captivité l’a rendu fou et il s’en prend autant aux moines qu’aux ennemis. Après ce cuisant échec, il ne reste plus qu’une solution pour le Maître Yun Ja : retrouver Nuage Blanc vivant.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec ce troisième et « dernier album », la série Shaolin clôt une sorte de prologue en triptyque. Car de nombreuses questions concernant Nuage blanc restent en suspens. Le scénariste Jean François Di Giorgio tente de donner du corps et des rebondissements au récit qui est focalisé sur l’action. Ce dernier tome se mue en course-contre-la-montre pour sauver le monastère et ramener la paix dans les royaumes. Certains passages semblent quelque peu confus, à dessein sans doute, puisque le lecteur se sentira dans le même état que le personnage principal qui essaie de déterminer ce qui a l’air réel et ce qui ne l’est pas. Malgré ces quelques points surprenants, le récit est tout de même bien ficelé et la quête, ainsi que les enjeux, sont bien définis. Les personnages secondaires prennent parfois le dessus, avec la guerrière Yuki qui entre un peu plus dans le moule du héros principal que notre chétif Nuage Blanc, du haut de ses 16 ans. Cependant, le combat n’est pas moins spirituel que physique. Et lorsque Nuage Blanc entre dans la mêlée, son esprit est extrêmement puissant. L’ambiance graphique est toujours entre les mains de Looky qui réalise un travail remarquable dans cette aventure fantastique médiévale. Comme pour les albums précédents, le coup de crayon est sûr et les scènes de combats sont nombreuses et détaillées. Il serait pertinent de rendre le personnage principal identifiable au premier coup d’œil en l’agréant d’un détail distinguable facilement. Il arrive parfois de se méprendre sur l’identité d’un personnage secondaire. Ainsi, l’annonce d’une trilogie dessert la série, puisque le lectorat s’attend à une épopée complète en trois tomes, alors que, pour le coup, ce prologue promet sans nul doute une suite. Malgré cela, le récit est bien mené avec une quête intéressante et une ambiance graphique forte et bien réalisée.