L'histoire :
Au 221 B Baker Street, Sherlock, assisté de son compagnon Watson, auditionne Mademoiselle Scarlett, témoin oculaire d’un enlèvement d’enfant. Un fiacre, certainement de location, ne portant aucun signe distinctif, s’est arrêté à hauteur d’une jeune enfant et l’a faite monter à bord. Malgré son accoutrement masculin, la personne qui est descendue du fiacre pour prendre l’enfant est bien une femme. Mademoiselle Scarlett, pratiquant le plus vieux métier du monde, saurait reconnaître le genre, même de nuit. Grâce au numéro du fiacre donné par mademoiselle Scarlett, Sherlock se lance sur la piste du loueur de fiacres. Le propriétaire, peu loquace des fiacres, retrouve la parole une fois que Monsieur Fénéon, anarchiste français, accompagnant les deux détectives londoniens, lui a cassé la main. Le cocher a vu Fournier Street à White-Chapel. A l’adresse indiquée, Fénéon manque de se faire étrangler par un membre d’une confrérie d’assassin professionnel afghan fidèle de Kali, appelé thug. Malheureusement, le cocher est déjà mort, mais la découverte de cet assassin pointe les recherches en direction du marquis de Waterford qui dispose de ce genre de personnel à son service.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce second tome de Sherlock Holmes et les mystères de Londres met un point final aux meurtres suspects d’enfants sur les bords de la Tamise. Jean-Pierre Pécau et Michel Suro plongent le lecteur dans les bas-fonds de Londres et dans le quartier déshérité de White-Chapel. Le fil conducteur du récit ainsi que les déductions sont plutôt simples à suivre. Les auteurs ne prennent pas pour excuse l’esprit alambiqué du grand Sherlock pour perdre le lecteur dans des déductions tirées par les cheveux. Sur cette sombre histoire de rituel macabre, une plaisanterie récurrente autour du cher docteur Watson et de la belle mademoiselle Scarlett apparaît à plusieurs reprises, de façon discrète et comique. Autre fait secondaire, l’histoire s’arrête quelque peu sur le réseau des égouts de la ville se jetant directement dans la Tamise, et évoque « The Great Stink » (la grande puanteur) en ce chaud été 1858. L’environnement graphique est toujours dans les mains de Michel Suro qui plonge le lecteur dans le Londres des années 1800. Comme pour le premier opus, le trait est réaliste et classique. À l’instar des visages des personnages, le style graphique est particulier et ne laisse pas indifférent. Les auteurs bouclent un récit de Sherlock Holmes enlevé sur fond de folie le tout parsemé d’une pointe d’humour.