L'histoire :
Albin d’Aigrefin-Tonnerre est un journaliste satirique qui fait les beaux jours de son journal. Hélas, ses convictions politiques et son engagement républicain commencent sérieusement à agacer en haut lieu. Du coup, son rédacteur en chef lui donne deux possibilités : soit il se rend au mont Saint-Michel pour y préparer un article, pour se faire oublier quelques temps, soit il est renvoyé ! Le journaliste s'apostrophe contre cette forme de censure, mais il doit finalement capituler et accepte le marché. Pour ce voyage, le rédacteur lui adjoint les services d'un jeune photographe, Paul Laforêt. Paul s'occupera de réaliser un reportage photo du périple, la photo étant l'avenir de la presse. Les deux hommes prennent donc le train en direction du mont Saint-Michel et profitent du voyage pour faire plus amples connaissances. Très vite, ils se rendent compte que tout les oppose : le journaliste est un homme sans conviction, qui déteste la province et les progrès technologiques, alors que le photographe est plutôt quelqu'un de positif, qui mise sur les nouvelles technologies, plus particulièrement la photographie et qui rêvent d'être un pionnier. En bout de périple, ils rejoignent le Mont en diligence, à marée basse, lorsque le cochet fait brusquement halte : un cadavre tout frais git dans les sables…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Cette nouvelle série signée Thierry Gloris (Le codex angélique, Saint-Germain) part d’une base relativement classique : le premier reportage photographique de l'histoire. Toutefois, très vite, l'histoire bascule du côté fantastique, lorsque le jeune photographe découvre les clichés qu’il a tirés, sur lesquels on découvre… des elfes ! Des elfes qui l'ont apparemment choisi dans un but précis même si, aussi bien nous que lui, en ignorons encore la raison. Tout juste devine-t-on que cela à un rapport avec le monstre tentaculaire qui sévit dans la région, à la recherche d’un certain Yann Baer. L’occultation des origines de la trame constitue le seul point négatif de cette mise en bouche. Durant tout ce premier tome, on attend de pouvoir « valider » différents éléments fantastiques, sans jamais être sûrs du véritable sens de la trame. Qu’est-ce que Paul, le véritable héros de l’histoire, va-t-il devoir affronter ? Quels vont être ses atouts ? Le scénariste prend son temps pour dévoiler son mystère… Classiques et appliqués, les dessins de Jean-Paul Bordier sont de bonne facture et collent parfaitement à l'univers fantastique du récit, bonifiés par les couleurs d’Olivier Héban. Un début prometteur dont on ne manquera pas de guetter les prochaines sorties…