L'histoire :
Susine est une petite fille à l’imaginaire fertile. Comme un clin d’œil, elle habite au 12, rue des cauchemars. Pourtant, son premier voyage dans le Monde d’Avant avait été plutôt une belle aventure, dans ce monde joyeux et aérien. Mais alors qu’elle ne peut plus se retourner vers sa grand-mère, ses parents se sont éloignés au point de ne même plus s’engueuler ! Susine pense que c’est de sa faute. En revenant du Dorméveil, elle aurait laissé un passage entrouvert dans lequel ses parents se seraient coupé les oreilles. Sans oreilles, pas de discussion possible. Susine décide alors de retourner dans le Monde d’Avant pour récupérer les oreilles de ses parents et sauver leur famille. Malheureusement, elle se retrouve dans un monde cotonneux, oppressant, désagréable, dangereux. Entourée d’enfants-larves accrochés à des hameçons en attendant l’arrivée de bancs bondissants, Susine est finalement récupérée par son ami Palomar, habillé d’un scaphandre et qui l’entraîne à l’intérieur d’une espèce de sur-marin… Il lui explique qu’elle est désormais dans le monde d’Après. Leurs aventures commencent…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Bien entendu, quand on ouvre le Dorméveil, on ne peut pas s’empêcher de penser à Alice, et on se demande bien quels champignons Bruno Enna a pu prendre pour pondre ce joli conte, à la fois torturé mais incroyablement doux, bienveillant. Inventif et jouissif en diable, le Dorméveil nous renvoie à tout un tas de beaux souvenirs de lectures, de Lewis Carroll à Saint-Ex’… Pour autant, Susine est une enfant de nos temps. Quand Susine est ballottée par les évènements, elle est plutôt pro-active : elle fonce avec détermination vers le Dorméveil pour sauver sa famille et l’amour de ses parents. Courageuse et intelligente, elle n’est pas une victime malgré sa situation et sa vie difficile pour une petite fille. Le dessin de Clément Lefèvre offrent une parfaite illustration au conte, avec un trait rond et enfantin, des couleurs chaleureuses. Alors qu’on s’avance dans l’inconnu d’un monde étrange et dangereux, ce dessin est rassurant, on s’en enveloppe comme d’un bras solide et chaud. On en a bien besoin, car on subodore, derrière la légèreté du propos de l’enfant, une réalité beaucoup plus rude et pathétique… Deuxième tome de la trilogie, Dans le Monde d’Après nous tient en haleine et nous retient pour un dernier voyage. Et une fin heureuse ?