L'histoire :
Dans une contrée de l’Inde, au XIX° siècle, un jeune garçon appelé Tandori apprend grâce à son oncle le métier de fakir. Mais Tandori est loin d’être un expert en la matière ; il manque de se faire avaler par un serpent et de tuer sa sœur lors d’un tour de sabre. Malgré quelques échecs évidents, Tandori ne renonce pas. Un jour, le maharaja convie son oncle à un diner. Ce dernier, qui a un penchant pour la course aux escargots, préfère néanmoins envoyer son neveu s’y rendre. Le souverain de ce petit état du Shashessuur connaît bien son fakir et le force à venir en compagnie de son neveu car l’affaire est importante. Les anglais qui font commerce l’opium dans la région demandent le libre passage de cette drogue cultivée sur les terres, mais le maharaja s’y refuse catégoriquement, au risque de provoquer un conflit majeur. Il charge d’ailleurs son fakir et Tandori d’empêcher par tous les moyens les convois anglais de ramener l’opium en Grande Bretagne. En patrouille, ils repèrent un convoi et Tandori tente un contrôle mental des chevaux anglais… mais ça finit mal et les anglais s’apprêtent à arrêter les deux hommes. Soudain, une étrange machine de ferraille fait son apparition…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après l’immense vague nommée Lanfeust et les innombrables séries d’heroïc-fantasy qu’il a su orchestrer, Christophe Arleston nous livre à présent une histoire d’un autre genre. Pot pourri entre Iznogood et Luky Luke, ce nouveau cycle commence de manière plutôt atypique quoiqu’un tantinet démodée. Surtout, le scénariste se lâche complètement… voire même un peu trop : la trame part dans tous les sens et devient chaotique. Les idées semblent a priori imaginées indépendamment, à des fins comiques voire burlesques, puis imbriquées les unes aux autres. On a l’impression que l’auteur est parti d’une série de blagues pour construire son « scénario » autour. Le thème de l’élève fakir qui rate tous ses tours n’est pas mauvais en soi, mais il est utilisé à l’excès ; puis Jules Verne débarque depuis son bateau métallique en plein désert… L’envahisseur anglais devenu futile est relégué au second plan. Les jeux de mots envahissent parfois les pages qui deviennent presque indigestes. Si toutes ces idées loufoques peuvent éventuellement plaire à un jeune public, elles produisent un bide chez le lecteur adulte. Le dessin de Curd Ridel confirme d’ailleurs cet aspect. La police des mots, les onomatopées sont nombreuses et variées. Les couleurs sont exotiques afin de bien caractériser le décor. Le dessin est plaisant et les cases très belles ; le dessinateur a su mélanger la simplicité à la clarté. Cette histoire d’un jeune héros et apprenti fakir n’envoûtera donc pleinement que les plus jeunes…