L'histoire :
Sylvère du Laurier, l’ancien jardinier devenu vampire inquisiteur, accompagné de son ombre Faustin, ancien Baron de Torteval, désormais laquais, traversent une forêt de Sologne en direction de Chambord, où on les a envoyés enquêter sur les agissements du Comte de Chambord. Celui-ci organise chaque année des tueries de roturiers qui outrepassent les quotas auxquels les vampires ont droit, mais cela n’a jamais pu être prouvé par un inquisiteur. En outre, il est soupçonné d’héberger la Collectionneuse, une criminelle qui a en outre pris sous sa coupe l’aimée de Sylvère, la conteuse brésilienne Daphné. Après avoir combattu des abominations nocturnes, des espèces de bêtes sauvages zombifiées, ils arrivent à la chapelle de Sang-Hubert ou la chanoinesse chinoise Shao-Ming les attend, et les prépare à ce qu’ils vont voir. Elle leur donne des faux papiers. Sylvère est désormais Sylvain de Carabas, accompagné de son fidèle Fabio, et ils sont invités aux « vendanges pourpres », cette grande fête organisée par Chambord à chaque équinoxe d’automne. Le comte est entouré d’Ultras, ces nobles qui veulent toujours plus de privilèges…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Suite et fin du diptyque, inspiré d’une saga romanesque écrite par Victor Dixen, le scénariste. Une première série intitulée Vampyria est suivie par une autre baptisée Vampyria America, dont le deuxième tome est à paraitre en 2024. L’intrigue est intéressante, qui remplace le Roi et la noblesse par des vampires assoiffés de sang qui ont édicté des règles pour conserver suffisamment de sang frais pour leur pérennité. Certains en veulent toujours plus et se considèrent au-dessus des lois, comme le Comte de Chambord qui manœuvre loin de Versailles pour s’attirer le plus de courtisans. Cela se passe comme ça, dans Magna Vampyria. La ficelle politique est un peu grosse, mais elle fonctionne. Les références sont nombreuses et si le lecteur averti sourira du nom de couverture choisi pour Sylvère, Carabas (en référence au Chat Botté), il aura certainement acquiescé en connaisseur au lien entre Sylvère du Laurier et Déphné, nymphe courtisée un peu lourdement par le trousseur Apollon et qui avait été changée en… laurier – une histoire racontée notamment dans les Métamorphoses du poète romain Ovide. Ceci dit, l’intrigue se déroule de manière très efficace par Victor Dixen. Le rythme est bon, les rebondissements attendus mais dans le ton. Eder Messias au dessin et Giulia Priori aux couleurs s’amusent visiblement et quelques cases sont assez jolies. Le tout se lit avec plaisir, assez rapidement, mais ne gagnera probablement pas l’immortalité.