L'histoire :
Juin 1944, dans une forêt norvégienne. Un commando SS en explore les tréfonds à la recherche de la sépulture perdue de Rollon, le premier duc de Normandie. Alors qu’ils semblaient l’avoir trouvé, le commando est arrêté. Rouen, mars 1944. Pendant la nuit, un jeune homme répondant au nom de Pierre Le Bihan pénètre dans la cathédrale de Rouen afin d’ouvrir le gisant de Rollon. Recruté par la résistance française, ce brillant archéologue replonge dans l’histoire du duc afin de trouver un objet précieux, l’anticroix. Mais ses projets sont menacés par l’Ahnenerbe, structure de la SS dont le rôle est d’étudier l’archéologie, l’histoire et l’anthropologie raciale. 1000 ans après l'arrivée des Vikings en terre franque, quel est le sens de ce trésor qui pousse nazis et archéologues à remuer ainsi ciel et terre ? Aidé de Joséphine, une jeune et jolie résistante, Le Bihan n'a pas d'autre choix que d'affronter l'occupant et de découvrir avant lui un secret dont dépend l'avenir du IIIe Reich et de la Seconde Guerre mondiale…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les Vikings, chacun le sait, sont les ancêtres des Normands. Telle est l’origine du scénario concocté par Patrick Weber. Avec précision, les auteurs retracent la saga de cette célèbre région française, à la tête de laquelle se trouvait Rollon, premier duc de Normandie. En 911, à Saint-Clair-sur-Epte, il reçoit alors du roi Charles le Simple un territoire autour de Rouen, en contrepartie de l’arrêt de ses pillages. Environ 100 ans plus tard, cette concession deviendra le duché de Normandie. Cet épisode originel est fidèlement restitué par les auteurs dans une scène à prétention humoristique. L’album est l’occasion de mettre à jour ses connaissances sur la force légendaire des Vikings et sur l’histoire de la Normandie. Fidélité aux décors (cathédrale et rues de Rouen, aître Saint Maclou) et précision de la documentation sont les atouts de cet opus. Le récit balance entre Histoire contemporaine et époque médiévale dans un dialogue permanent entre racines et héritages. Le cahier des charges, malgré son classicisme (un objet précieux à retrouver et des personnages habités par le même désir de se le procurer), est correctement rempli. Néanmoins, il manque à l’ensemble un soupçon d’éclat et d’originalité. Le graphisme, très conventionnel, conjugué à un pitch lui aussi classique, confèrent à l’album une impression de déjà-vu. L’étincelle attendue qui en aurait fait un album réellement séduisant n’arrive jamais. Enfin, ce qui était un atout, se révèle finalement un défaut. Car si le récit est dense et bien documenté, la narration est en revanche freinée par des dialogues souvent bavards, un tantinet didactiques, qui auraient pu gagner en simplicité et en équilibre. Il en faudra davantage dans le second et dernier tome pour réellement convaincre…