L'histoire :
Ce matin-là, dans son terrier familial, Esmée la petite souris bondit de son lit, surexcitée. Car c’est le jour de ses six ans ! Elle ne prend même pas la peine de souffler ses bougies d’anniversaire et traverse le salon de la famille en coup de vent, à la stupéfaction de ses parents. Dehors, il fait encore nuit, mais Esmée se met en route, courageuse. Elle file jusqu’à l’école qui forme les petites souris responsables de la récolte des dents à travers le monde entier. Devenir « petite souris » est un grand honneur… qu’elle partage avec plein d’autres de ses congénères qui se sont données rendez-vous à cet endroit ce jour-là. La directrice de l’école fait alors passer les tests d’entrée aux enfants. Ça commence par une épreuve d’endurance : Esmée doit courir aussi vite et aussi longtemps qu’elle le peut. Puis vient un exercice de discrétion : Esmée doit attraper une bougie posée devant la maîtresse qui a les yeux bandés… et cette dernière ne doit rien entendre ! La troisième épreuve dans un labyrinthe de verdure requiert un grand sens de l’orientation…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Au même titre que le Père Noël, tout le monde connait « la petite souris ». Elle vient récupérer, la nuit, les dents tombées des enfants, que ces derniers ont placé sous l’oreiller, afin de récupérer une pièce en échange. Si vous avez moins de 8 ans, ne lisez pas les phrases suivantes, car on va ruiner votre enfance : la petite souris n’existe pas. C’est un subterfuge des parents pour faire passer la douleur (physique et psychologique) de la perte d’une dent de lait. Aïe, voilà. J’espère que vous le saviez. Elle n’existe pas, mais rien n’empêche de faire « comme si » et dans ce cadre de se poser la question logique : et comment qu’elle fait, la petite souris, pour arriver jusque dessous l’oreiller ? Y aurait-il une formation pour ça ? La scénariste Séverine de la Croix répond à ces questions dans ce petit bouquin carré de la collection Splash qui met en scène Esmée, une apprentie confrontée dès son premier jour de formation à une mission de récupération, parce que.. c’est comme ça. L’inspiration ne creuse pas trop intensément le sujet, mais la truculence des situations amusera assurément les (très) jeunes bambins auxquels on lira ce bouquin le soir, avant le dodo. Le dessin de Nathalie Janer reste également dans un registre « facile ». Outre des épaisseurs de traits fluctuants, qui prouvent l’abus des zooms et des rétrécissements, la petite souris (et les autres muridés globalement) doit avoir 3 expressions faciales grand maxi : le sourire béat, l’inquiétude et l’effroi. Enfin, cet ouvrage ne répond pas à une question essentielle : et quand c’est le dentiste qui les arrache les dents, elle passe quand même, la petite souris ?