L'histoire :
Chaque année, le journal Le Monde publie une série d’été dans ses pages Horizons. Le journaliste investi de cette mission doit en livrer chaque jour un épisode palpitant. Annick Cojean, grand reporter, convainc sa direction de faire des interviews de 12 personnes dont leur photo, à l’occasion d’un grand événement, a pu marquer la Mémoire collective. Il y a notamment les photos de l’enfant symbole du Vietnam, le père de Solidarnosc, le maestro du mur de Berlin, l’homme sur la lune, etc. Elle veut raconter dans cette série l’instant fixé par ces photos, son humanité. En rencontrant les personnes, elle veut dévoiler l’histoire derrière chaque cliché, en pénétrer l’intime. Elle veut rencontrer Gorbatchev, Arafat, Walesa, Rostropovitch, Diana… Après accord de sa direction, elle devra publier douze reportages sur les 15 derniers jours d’aout 1997…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le 30 aout 1997, le monde a appris avec stupeur le terrible accident qui a couté la vie à Diana. Annick Cojean a été la dernière journaliste à interviewer la princesse rebelle au grand cœur. A l’occasion de cette échange, Diana, qui avait longtemps été muselée par la famille royale, fera une confidence qui agitera la sphère politique britannique : elle a l’audace de saluer l’engagement de Tony Blair pour la lutte contre les mines anti-personnelles. Cette prise de position en faveur d’un travailliste n’était certainement pas du goût des proches de la couronne. Le début de l’album est consacré à la prise de contact avec Diana, la magie de la rencontre, à l’interview puis aux remous causés par les prises de position de l’ex princesse. Annick Cojean n’imaginait pas l’impact et le tourbillon médiatique de ces déclarations politiques. Cela ne sera rien au regard des multiples sollicitations pour faire des plateaux TV, des interviews radiophoniques au moment du décès de Diana. Cette interview et les propos de Diana prenaient encore une nouvelle dimension. Bien que familière de la sphère médiatique, Annick Cojean est dépassée par cet emballement, parfois même éprise de culpabilité vis-à-vis de l’accident de Diana. Au-delà du portrait humaniste et bienveillant, ce récit est également très intéressant pour le ressenti de cette journaliste qui ne pouvait imaginer l’impact de cet entretien testamentaire. Il faut également souligner le trait léger et tout en douceur de Sandrine Revel avec des couleurs pastelles d’une rare maîtrise : un travail remarquable.