L'histoire :
C’est le 24 juin à Montréal, le soir des fêtes de la Saint Jean. Flavie rentre de sa journée de livraisons en motoneige, à travers les congères qui envahissent les rues du centre-ville. Elle trouve son cheum (son mec) Fred affalé devant la TV. Il doit repartir travailler à déblayer la ville de la neige à bord de son énorme chasse-neige, comme il le fait à plein temps depuis que l’accident de la centrale nucléaire de Gentilly-3 a imposé un interminable hiver nucléaire localement. Et il enrage car la météo annonce une nouvelle tempête de neige pour la nuit, a minima 40 cm. Ça fait maintenant 9 ans que ça dure… ils n’en verront donc pas le bout !? Fred part, le téléphone sonne. C’est la collègue de Flavie, Léonie, qui lui demande comme un service de s’occuper de ses livraisons du lendemain, car elle a un rendez-vous galant important. Bonne poire, Flavie accepte de rayer sa journée de congé. Deux jours plus tard, Léonie invite Flavie au resto pour manger une bonne Poutine en remerciement. La porte du snack s’ouvre et apparait Marco qui fait un effet bœuf à Flavie. Selon Léonie, Marco est un mec hyper populaire et cool…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Un contexte d’anticipation post-apocalyptique, post catastrophe nucléaire, qui aurait forcé la civilisation humaine à s’adapter à un hiver permanent et à des montagnes de neige problématiques : voilà qui nous met fortement en appétit à la découverte du pitch de ce 3ème volume de la collection Aux confins des éditions Steinkis. On s’attend à des réorganisations socio-politiques tendues, des morceaux de bravoure dans une nature glaciale hostile… Et bien pas tout à fait. Finalement, ce sont des histoires de cœur et de rapports sociaux que l’autrice québécoise Cab nous sert, accompagnées d’un dessin plutôt humoristique et rond. Des palabres, des questions sentimentales et amicales entre jeunes gens, dans un contexte de vie urbaine et de nuit polaire. Il y a bien quelques trucs légèrement spectaculaires (des cristaux de neige géants qui tombent ; des effets métaboliques intéressants des radiations ; des gens et animaux mutants…), et quelques scènes d’action pour maintenir la tension, mais cela est distillé dans une ambiance générale de relations sociales, selon le mode de production au long cours du webtoon. De fait, sur 250 pages, on a le sentiment d’être dans un soap opéra qui délaye la sauce des rapports sociaux pour faire durer le plaisir, ponctué de dialogues en québécois pas toujours compréhensibles de ce côté de l’Atlantique, au détriment d’un fond scientifique-politique post-apo qui aurait pu être si excitant.
